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En Birmanie, les arrestations de prêtres se multiplient

MYANMAR PROTEST
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Agnès Pinard Legry - publié le 17/06/21
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Plusieurs prêtres ont été arrêtés ces derniers jours par l’armée birmane avant d’être libérés. Plongé dans le chaos depuis le coup d’État du 1er février, le pays est le théâtre de violents affrontement entre l’armée et les manifestants. L’Église, parce qu’elle se place du côté des plus faibles et des plus démunis, se trouve régulièrement prise pour cible.

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Après les églises bombardées, c’est au tour des prêtres d’être arrêtés en Birmanie. Le père Michael Aung Ling, prêtre du diocèse de Hakha, dans l’État de Chin (nord-ouest du pays) a été arrêté mercredi 16 juin par l’armée pour son soutien présumé aux forces de la résistance dans la ville de Kanpetlet. Soumis à un long interrogatoire, il a finalement été libéré quelques heures plus tard à condition de signer un document dans lequel il s’engage formellement à ne soutenir aucun mouvement, groupe ou individu qui s’oppose à l’armée régulière.

Quelques jours auparavant, dans la nuit du 12 au 13 juin, ce sont six prêtres et un laïc catholique qui ont été arrêtés par l’armée dans le village de Chan Thar, près de Mandalay, au nord du pays. Des militaires birmans ont fait une descente dans l’enceinte de l’église de l’Assomption ainsi qu’une maison voisine. En cause, des informations qu’ils auraient reçues indiquant que des membres de la Ligue nationale pour la démocratie se cachaient dans des églises catholiques et des monastères bouddhistes. Après une nuit d’interrogatoire et de détention, les prêtres ont finalement été libérés. "Parfois, les militaires respectent les hommes de Dieu, parfois non. Cela dépend des personnes", a confié le père Dominic Jyo Du, vicaire général de l'archidiocèse de Mandalay.

Le mouvement de désobéissance civile né après le coup d’état du 1er févier 2021 est durement réprimé par l’armée. Le besoin urgent de sécurité et de nourriture pousse les familles à fuir après la destruction de leurs maisons. Sur place, les églises continuent tant bien que mal à servir les besoins spirituels et matériels des populations. Et parce que l’Église soutient les plus vulnérables, les déplacés et les plus faibles sans distinction aucune, elle est régulièrement, à travers ses prêtres, ses religieuses et ses églises, prise pour cible par l’armée birmane. Dans le pays qui compte au total à peine plus de 6% de chrétiens (et moins de 3% de catholiques), l’Église catholique a bien évidemment un rôle limité. Mais un rôle qu’elle tient à assumer. 

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