Par leurs traits maladroits, elles ont l'aspect de simples dessins d'enfants. Et pourtant, ces gravures sont l’œuvre d'un homme mûr, Stefan Jasieńsk, officier des forces armées polonaises, emprisonné par les nazis et mort au camp d'Auschwitz, en 1945.
Ces deux dessins représentent la crucifixion et le Sacré-Cœur. Ils ont été gravés dans la cellule n°21 du Bloc II, et expriment l'espoir et la confiance que Stefan Jasieńsk portait dans le Christ. Une espérance particulièrement touchante quand on sait l'horreur et le désespoir qui régnaient dans les camps de concentration.
"Qu'est-ce qui empêcha le cœur de Stephan de s'endurcir d'amertume ? Qu'est-ce qui l'empêcha de "haïr" ses ennemis ? Clairement sa prière, car son but, alors qu'il était assis dans sa cellule de prison à dessiner cette image avec son ongle, était de faire en sorte que son cœur devienne comme le cœur du Christ", assure sœur Kathy DeVico, abbesse du monastère de Redwoods au États-Unis, particulièrement émue à chaque fois qu'elle regarde l'image de ce Sacré-Cœur.
L'histoire de Stefan Jasieńsk n'est pas sans rappeler celle de saint Maximilien Kolbe, prêtre franciscain polonais qui a offert sa vie à la place d'un prisonnier père de famille au camp d'Auschwitz. Preuve que malgré l'horreur, la lumière du Christ jaillit.