Son ministère sacerdotal n’a duré que 23 jours mais il l’a vécu pleinement. Prêtre nigérian de 31 ans, le père Livinus Esomchi Nnamani, est décédé le 23 avril après plusieurs années de lutte contre la leucémie. Membre de la communauté des Clercs réguliers de la Mère de Dieu dans le diocèse d’Owerri (sud-est du Nigeria), il se formait pour devenir prêtre. Mais on lui avait diagnostiqué peu de temps après ses vœux temporaires, en 2019, un cancer.
Continuant sa formation il avait rejoint Rome où il avait finalement été hospitalisé. Le 31 mars dernier, Mercredi saint, sentant son état de santé s’empirer, il a écrit personnellement au pape François depuis l’établissement de santé où il se trouvait à Rome afin de demander une dérogation pour être ordonné prêtre plus tôt. Le souverain pontife lui avait répondu quelques heures après à peine par l’intermédiaire de Mgr Libanori, un des évêques auxiliaires de Rome.
C’est ce dernier, sur demande du Saint-Père, qui a ordonné le lendemain matin, Jeudi saint, le père Livinus, au sein même de l’hôpital. Une célébration très simple mais d’une grande force symbolique. Dès lors, pendant 23 jours, le père Livinus Esomchi Nnamani a célébré chaque jours la messe depuis son lit d’hôpital, en offrant ses souffrances au Seigneur. "Son autel était le lit [d’hôpital], où il pouvait unir ses souffrances à celles du Christ", a confié par la suite le père Davide Carbonaro, membre de la congrégation du défunt, au journal du diocèse de Rome.
La veille de sa mort, jeudi 22 avril, sentant son heure venir, il a reçu de son confesseur la communion et s'est préparé dans le plus grand dépouillement à rencontrer le Père. Dans la matinée du vendredi, son supérieur général et un autre prêtre de sa communauté se sont réunis autour de lui pour prier le chapelet de la miséricorde jusqu’à son décès, vers 11h. Après ses obsèques, célébrées ce lundi, son corps a été rapatrié au Nigeria pour y être enterré.
"La nature de son sacerdoce était différente de celui des autres prêtres et en même temps similaire à chaque prêtre", estime le père Davide Carbonaro. "Son union particulière avec le sacrifice du Christ nous apprend à célébrer avec une plus grande conscience".