Lors de processions eucharistiques ou d’adorations, l’hostie consacrée est présentée aux fidèles dans un ostensoir. Par le soin guidant son choix et sa réalisation, cette pièce d’orfèvrerie est signe de l’importance apportée à la présence réelle du Christ, présence renouvelée de Dieu parmi les hommes.
Le terme ostensoir vient du verbe latin signifiant “montrer”. Son origine remonte au XIIIe siècle, époque à laquelle a été instituée la Fête-Dieu. Depuis cette période, les artisans orfèvres ont donné le meilleur de leur talent pour offrir au Saint-Sacrement un contenant susceptible de montrer, autant qu’il est possible, sa divinité. Les matières des ostensoirs sont le plus souvent précieuses, or, argent, pierres précieuses, en fonction des possibilités du commanditaire, rien n’étant trop beau pour porter le corps du Christ. L’hostie est posée dans une lunule en verre, elle-même placé dans l’ostensoir.
Les premiers ostensoirs, ou monstrances, se présentent sous la forme d’une boite vitrée, en cristal de roche, montée sur un pied. Leur forme s’oriente ensuite vers des cylindres de verre entourés d’ornements métalliques, pouvant évoquer une tourelle, ou la flèche d’une église. À partir du XVIIe siècle, le rayonnement du corps du Christ est signifié par la forme du soleil, devenue très fréquente. Les rayons peuvent apparaître comme jaillissant d’un nuage. Le pied de l’ostensoir-soleil peut être décoré d’apôtres, d’animaux, ou d’une statue de la Vierge.
L’exemple ci-dessus, en argent, met à l’honneur la Sainte Trinité, adorée par tout un peuple d’anges. Dieu le Père et l’Esprit Saint, représenté sous l’apparence d’une colombe, accompagnent Jésus-Hostie.
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Aux XVIII et XIXe siècles, les anges portant l’hostie sont des figures souvent reprises. Ils représentent alors les séraphins de l’arche d’Alliance, et permettent alors de lier, très concrètement, l’ancien et le nouveau testament, et d’insister sur la solennité de l’exposition eucharistique. Le plus connu est certainement celui du Sacré-Cœur de Montmartre, ci-dessous. Sainte Thérèse de Lisieux y a elle-même contribué en offrant son bracelet d’or pour sa réalisation.
Au XXe siècle, les formes se simplifient, se réduisant parfois à l’essentiel. La symbolique reste présente, en particulier autour du thème souvent choisi du blé et de la vigne, ou d’une croix. À travers des siècles, et quelle que soit l’inspiration des artistes créateurs de ces objets, l’amour du Christ qui se donne en nourriture reste toujours au cœur de l’adoration.