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Des cellules des Pères du désert retrouvées en Égypte ?

Anciennes cellules monacales sculptées dans le substrat rocheux datant du Ve siècle, découvertes sur le site de Tal Ganoub Qasr Al-Ajouz (Égypte).

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Caroline Becker - publié le 16/03/21
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Une mission archéologique franco-norvégienne a retrouvé des édifices chrétiens dans le désert égyptien. D’après les premiers résultats, ils remonteraient au IVe siècle. C’est à cette époque que vivaient les plus célèbres Pères du désert.

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Solitaires, cherchant dans le calme du désert le meilleur moyen de se rapprocher de Dieu, les Pères du désert fascinent. Ces hommes de l’Antiquité, véritables ermites, attiraient les disciples autour d’eux jusqu’à former parfois de véritables communautés monastiques. Les toutes premières de la chrétienté. Dans sa forme institutionnalisée, la pratique trouve son origine en Égypte au IVe siècle, époque où de nombreux chrétiens sont attirés par les déserts sans fin.

S’il est difficile d’imaginer leur vie monacale, des fouilles archéologiques réalisées à Tal Ganoub Qasr Al-Ajouzen, en Égypte — cité dans les sources antiques — permettent de la deviner. Une mission archéologique franco-norvégienne, menée depuis 2020, a en effet retrouvé plusieurs édifices chrétiens qui remonteraient au IVe siècle. Une datation encouragée par des analyses carbones mais aussi de nombreux indices tels des fragments de céramiques, de verres et aussi quelques pièces de monnaies retrouvées sur le site. Si cette datation s’avère exacte, les vestiges retrouvées feraient de ce site monastique chrétien le plus ancien en Égypte, mais aussi dans le monde.

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© EGYPTIAN MINISTRY OF ANTIQUITIES / AFP
Inscriptions en grec découvertes sur le site de Tal Ganoub Qasr Al-Ajouz dans l'oasis du désert occidental de Bahariya, Égypte.

Parmi eux, les vestiges de trois églises et des cellules de moines formant des petits îlots sur une surface de 80km2 creusés dans la roche basaltique, et dont les murs portent des graffitis et des symboles à connotation copte. Sur l’une des églises, des inscriptions religieuses en grec indiquent très clairement la nature monacale des lieux et la présence de moines. Elles relatent des passages d’Évagre le Pontique (345), moine ayant vécu dans le désert de Nitrie (Égypte), connu pour avoir théorisé la pensée ascétique, et d’Éphrem le Syrien, diacre et théologien du IVe siècle. Ce dernier, surnommé « la harpe du Saint-Esprit » a été reconnu docteur de l’Église en 1920 par le pape Benoît XV.


POMOC INNYM
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Les plus célèbres Pères du désert auraient-ils habité dans ces cellules ? On l’ignore mais rien n’empêche de l’imaginer. Le chef de la mission, Victor Ghica, estime que cette découverte permet de mieux comprendre “l’aménagement des bâtiments et la formation des premières communautés monacales” dans cette région égyptienne.

Parmi les plus célèbres Pères du désert qui ont marqué l’Histoire, Athanase d’Alexandrie, véritable “Phare de l’Orient” pour les coptes orthodoxes et fervent défenseur de la divinité de Jésus ou encore Grégoire de Nazianze grand théologien, dont les reliques, présentes à Rome depuis le VIIIe siècle ont été restituées en 2004 par le pape Jean Paul II au patriarche Bartholomée Ier de Constantinople, signe de réconciliation entre catholiques et orthodoxes.



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