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Partir en mission, est-ce perdre des occasions de rencontrer l’âme sœur ?

Martin, gestionnaire d'une menuiserie en Zambie.

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Mathilde de Robien - publié le 13/03/21
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Dilemme légitime de toute personne désireuse de se lancer dans l’aventure missionnaire, tout en étant célibataire : n’est-ce pas du temps perdu ? Dois-je partir seul aujourd’hui ou plus tard en famille ? Eléments de réflexion pour discerner en toute liberté.

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« Si je pars, je ne pourrai pas aller au mariage de Machine. Or c’est peut-être là que je vais rencontrer mon futur mari ! ». Raisonnement compréhensible, lorsque le choix de partir n’est pas encore posé, mais ô combien paralysant ! Un raisonnement hypothétique qui étouffe peut-être un désir véritable, celui de se mettre au service de son prochain pendant deux ans avec Fidesco, par exemple. Pourtant de nombreux volontaires témoignent de la fécondité du célibat en mission. Il permet une grande disponibilité à la mission, aux autres et ouvre à des relations profondes. En ce sens, Fidesco invite les volontaires célibataires à choisir joyeusement leur célibat, durant le temps de la mission, pour se donner entièrement aux autres.

Pas du temps perdu mais l’occasion de grandir

Deux ans. À l’aune de toute une vie, qu’est-ce ? Bon nombre de volontaires s’accorde à dire que le temps de la mission passe très vite, et qu’elle est une occasion de grandir à de nombreux points de vue : ouverture sur les autres et sur le monde, sens des responsabilités et de l’organisation, croissance spirituelle parfois… Pour Camille*, ce n’est pas du temps perdu. Volontaire en tant que sage-femme au Congo de 2011 à 2013, elle nourrissait quelques réticences avant de s’engager : « Avant le départ, quand on a 23 ans, deux ans semblent une éternité et j’avais peur pour mon célibat, peur de perdre du temps. Peur de rentrer et de retrouver tous mes amis mariés. » Avec le recul, elle en sourit aujourd’hui : « Je crois qu’il ne faut vraiment pas hésiter à partir deux ans, ce n’est pas si long, et si ça peut nous façonner et nous rendre meilleurs, c’est évident que ce n’est pas du temps perdu, bien au contraire ! ».

La fécondité d’une vraie disponibilité affective

Loin d’être synonyme de solitude, le célibat en mission est une porte ouverte pour les autres. Il permet une plus grande gratuité et liberté dans les relations. Il favorise le don de soi et rend libre pour aimer. « Ne pas avoir d’amour exclusif dans ma vie, fait que je pouvais donner tout mon cœur, sans avoir peur d’en faire trop », témoigne Jean*, volontaire à Madagascar. « Le célibat m’a permis de pouvoir vivre un peu une folie du don, sans avoir besoin de tout calculer, parce que je n’avais à me soucier matériellement que de moi-même : je pouvais prendre tous les risques afin de pouvoir servir totalement ceux auprès desquels j’étais envoyé. »

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Fidesco
Laure, psychomotricienne en Afrique du Sud.

L’important est d’être au clair avec soi-même, de choisir librement de mettre entre parenthèses sa recherche amoureuse le temps de la mission. Un choix source d’une grande joie, pour Claire*, en mission au Brésil de 2016 à 2018. « Je trouvais une vraie joie dans le fait de choisir le célibat pendant deux ans en étant disponible à la mission. Ce choix étant posé, j’ai pu poser les suivants avec une grande liberté », confie-t-elle.

Discerner ce que Dieu veut pour moi

Si on est chrétien, on croit que Dieu a un projet d’amour pour chacune de ses créatures. Quel est son dessein pour moi, en ce moment ? Me marier ? Partir en mission ? Les deux ne sont pas incompatibles. Un travail de discernement est donc nécessaire pour connaître ce que Dieu veut pour moi, pour entendre où il m’appelle. A chacun de se rendre disponible à sa vocation.

Un cheminement qu’a effectué Albane*, avant de s’envoler il y a cinq ans pour l’Afrique du Sud en tant qu’art-thérapeute auprès de personnes porteuses de handicap. « J’avais le désir de partir en mission depuis longtemps mais je ne voulais pas partir seule. Ça me faisait peur, je voulais attendre d’être mariée. Mais voilà, j’étais toujours célibataire et je commençais à en souffrir et à en vouloir au Bon Dieu. J’ai réalisé que si je croyais que Dieu m’aimait et voulait mon bonheur, je devais croire que ce chemin par lequel je passais faisait partie de son plan de bonheur pour moi. J’ai décidé de remettre ma confiance en Dieu et de lui donner carte blanche pour ma vie. Finalement, ces deux années sont passées vite. Ça faisait du bien de ne pas se poser la question du mariage, de sortir de l’obsession de rencontrer quelqu’un, puisqu’on met ça de côté pendant deux ans. » Albane* s’est mariée l’année suivant son retour, avec un ami qu’elle connaissait depuis longtemps : « J’avais besoin de cette mission pour m’ouvrir le cœur ». Elle est aujourd’hui maman de jumeaux.



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Poser librement son « oui » au célibat pendant toute la durée de la mission demande de bien se connaître et de discerner si c’est le bon moment pour partir. Face aux freins que certains peuvent ressentir, l’occasion de grandir, la disponibilité pour aimer et l’appel d’une vocation sont des éléments importants à prendre en considération dans la « balance ».

En partenariat avec 

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*Les prénoms ont été changés.

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