Fondé au VIe siècle, le monastère de Debre Damo situé dans la province du Tigré (Éthiopie) a été partiellement détruit début février par des troupes érythréennes. Un moine aurait également été assassiné.Les rares nouvelles en provenance de la région du Tigré, au nord de l’Éthiopie, sont chaque jour plus douloureuses. Aux pertes humaines s’ajoutent désormais des pertes culturelles. Plusieurs sources rapportent que le monastère de Debre Damo a été détruit début février par des troupes érythréennes. Ces dernières, après avoir bombardé le monastère, aurait grimpé jusqu’à l’édifice afin de piller les manuscrits et les archives.
Monastère éthiopien orthodoxe, Debre Damo a été fondé au VIe siècle sur une plateforme rocheuse à plus de 2.200 mètres d’altitudes. Il est uniquement accessible à l’aide de cordes. La tradition prêtre à Za-Mikael Aragewi, l’un des neufs saints venus de l’empire byzantin pour évangéliser le royaume d’Aksoum, sa création. La destruction partielle du monastère, tout comme celle de la mosquée al-Nejashi, l’une des plus anciennes mosquées du continent, a été fermement condamnée par le conseil des institutions religieuses du Tigré (qui représente les églises orthodoxe, catholique, évangélique et les musulmans, ndlr).
80% de la population coupées d’aide humanitaire
Dans la ville d’Adigrat, également située au Tigré, ce sont des bandits qui ont profité du chaos qui règne actuellement pour piller la mission des Missionnaires d’Afrique, rapporte l’association SOS Chrétiens d’orient qui travaille avec elle depuis deux ans. Un des prêtres orthodoxes de la communauté des Missionnaires d’Afrique a rapporté qu’au moins un moine de Debre Damos aurait été assassiné.
Le Tigré est le théâtre d’affrontements depuis que le Premier ministre Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une opération militaire contre les forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui gouvernait alors cette région et contestait l’autorité fédérale depuis plusieurs mois. Si l’Érythrée et l’Éthiopie nient que des soldats érythréens soient impliqués dans le conflit du Tigré, leur présence a été relatée par des habitants, des travailleurs humanitaires et même certains responsables civils et militaires de la région.
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Coupé d’internet depuis le début du conflit, peu d’informations circulent sur le nombre de victimes et l’ampleur des dégâts mais le nombre de morts se compte en milliers, assure l’International Crisis group, une ONG basée en Belgique. L’agence humanitaire des Nations Unies a indiqué il y a quelques jours qu’une “grande partie des zones rurales, où vivaient 80% de la population avant le conflit, restent coupées de l’aide humanitaire”.
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