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La musique, talent méconnu de sainte Hildegarde

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Marzena Devoud - publié le 03/02/21 - mis à jour le 01/12/21
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Le pape François a décrété son inscription au calendrier romain le 2 février dernier. Abbesse, naturopathe avant l'heure, poétesse… sainte Hildegarde de Bingen, figure importante du XIIe siècle, était aussi une compositrice bien connue des amateurs de musique sacrée.

Le pape François a décrété son inscription au calendrier romain le 2 février dernier. Abbesse, naturopathe avant l’heure, poétesse… sainte Hildegarde de Bingen, figure importante du XIIe siècle, était aussi une compositrice bien connue des amateurs de musique sacrée.

Canonisée en 2012 par le pape Benoît XVI et nommée la même année docteur de l’Église, Hildegarde de Bingen — dont la mémoire facultative sera dorénavant célébrée le 17 septembre — reste, près de neuf siècles après sa mort, une source d’inspiration infinie et un sujet fascinant pour les hagiographes, historiens, mais aussi pour les musicologues. Alors que la musique était le privilège des moines et des troubadours, Hildegarde a composé quelque 70 chants liturgiques pour ses sœurs bénédictines et compte, à ce titre, comme l’une des premières compositrice de l’Histoire !

Ses compositions se distinguent notamment par la subtilité des enrichissements ajoutés à la ligne mélodique, et par leurs envolées invitant à la méditation. “La musique peut aussi guérir tes blessures. Elle soigne ton âme”, disait-elle. Ses œuvres musicales sont regroupées en deux recueils : la Symphonia harmoniae caelestium revelationum (symphonie de l’harmonie des révélations célestes) et un drame liturgique intitulé Ordo virtutum (le jeu des vertus) composé de 82 mélodies.

“Dieu doit être loué avec tous les instruments de musique”

À l’époque, on lui a d’ailleurs reproché l’utilisation systématique du chant et de la musique. Or, l’emploi des instruments de musique pendant les offices était interdit : il ne fallait pas que leurs sons empêchent les fidèles de se concentrer sur les paroles des textes. De plus, cette animation musicale proposée par la future sainte était assurée par des religieuses. Cependant, à cette époque, les femmes n’étaient pas autorisées à chanter dans les églises, même si pour les religieuses, les règles étaient plus souples dans certains monastères et couvents. Face aux critiques, la réponse d’Hildegarde de Bingen était claire : « Dieu doit être loué avec tous les instruments de musique que les hommes sensés et ingénieux ont inventé ».


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À son époque, la notation musicale était sommaire : pas d’indication de tempo, d’intention, de dynamique. Les partitions de l’abbesse conservées jusqu’aujourd’hui peuvent donc être interprétées de différentes manières. Au cours des vingt dernières années, certaines ont fait l’objet d’enregistrements comme ces Chants de l’extase, chants liturgiques interprétés avec une qualité rare par l’ensemble Sequentia :



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