Le Parlement portugais a adopté à une large majorité vendredi 29 janvier une loi autorisant « la mort médicalement assistée ». Une décision qui a provoqué « la tristesse et l’indignation » des évêques du pays.En adoptant vendredi 29 janvier une loi autorisant “la mort médicalement assistée”, le Portugal est devenu le quatrième pays européen, après la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, à légaliser l’euthanasie. Le texte a été approuvé à une large majorité avec 136 voix pour, 78 voix contre et 4 abstentions.
Cette loi permet aux résidents du Portugal âgés de plus de 18 ans de demander à être euthanasiés à condition qu’ils soient dépourvus de maladies mentales et qu’ils se trouvent dans une “situation de souffrance extrême” avec des “lésions d’extrême gravité” ou une “maladie incurable”. La décision d’euthanasier doit ensuite être validée par un comité formé d’au moins deux médecins et d’un psychiatre. Elle pourra se pratiquer dans des hôpitaux publics ainsi que des cliniques privées.
Nous ne pouvons accepter qu’administrer la mort soit une réponse à la maladie et à la souffrance.
À l’issue du vote et alors que de vifs débats ont traversé la société portugaise à ce sujet, la Conférence des évêques du Portugal a fait part de “sa tristesse et son indignation”. Les évêques du pays estiment qu’il est “absurde de légaliser le fait de donner la mort” dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et alors que “tous les moyens sont engagés pour sauver des vies”. Ils estiment que “le Parlement rejette les leçons que cette pandémie a données sur la valeur précieuse de la vie humaine”. “Nous ne pouvons accepter qu’administrer la mort soit une réponse à la maladie et à la souffrance”, assènent les évêques. “Accepter cela revient à renoncer à se battre et à soulager la souffrance et à transmettre l’idée erronée que la vie marquée par la maladie et la souffrance cesse de mériter une protection et devient un fardeau pour soi-même, pour son entourage, pour les services de santé”.
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Le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a désormais huit jours pour examiner le texte. Il peut le promulguer et le porter devant la Cour constitutionnelle ou exercer son droit de veto ce qui contraindrait le Parlement à examiner le texte une nouvelle fois.