Liée aux apparitions de la Vierge de Pontmain, cette croix rouge est encore très présente en Mayenne.Nous sommes le 17 janvier 1871. Dans le petit village de Pontmain, les villageois prient chaque jour dans l’église paroissiale pour éloigner le spectre de l’armée prussienne. Ce soir là, quatre jeunes enfants, Joseph, Eugène, Françoise et Jeanne-Marie vont assister à une apparition. Une “belle dame”, la Vierge Marie, leur apparaît, invisible aux yeux des adultes. Les jeunes enfants, éblouis, la regardent avec admiration pendant trois heures. A un moment, alors que la Vierge offre un visage de tristesse, une croix d’un rouge vif apparaît devant elle. Elle le prend et le présente aux enfants. Sur la croix, le Christ se dessine. Au sommet, sur une traverse blanche, est écrit : Jésus-Christ. Quelques minutes plus tard, la croix disparaît et le sourire de la Vierge revient.
Symbole fort des apparitions de Pontmain
Depuis cette apparition, cette croix rouge est associée aux apparitions de la Vierge de Pontmain. Elle rappelle, par sa couleur, que le Christ est mort pour le Salut des hommes. Une très grande version est d’ailleurs exposée dans le chœur de la basilique de Pontmain. La fête de la croix glorieuse, célébrée le 14 décembre, fait partie des célébrations les plus importantes du sanctuaire de Pontmain. C’est même la fête secondaire du sanctuaire après le 17 janvier. À cette occasion, comme chaque année, la relique de la vraie Croix, donnée au père Michel Guérin, est offerte toute la journée à la prière et à la vénération des fidèles.
En Mayenne, croix et calvaires fleurissent les années suivantes au bord des routes. Un patrimoine fragile qui, par manque d’entretien ou d’attention, tombe souvent en ruines. Michel Jourdan, fondateur de l’Arcem en 2001, association de restauration des calvaires de la Mayenne, confie à Aleteia la richesse que ces croix offrent au département. “On recense environ 6.400 calvaires en Mayenne dont au moins une cinquantaine fait référence aux apparitions de Pontmain”, indique-t-il. L’association, qui compte une cinquantaine de bénévoles actifs, s’attèle à restaurer ces trésors, véritables signes de foi. “Avec des moyens limités et l’aide de généreux donateurs nous poursuivons au mieux nos efforts de restauration sans oublier le plus important, les bénédictions, afin de donner son véritable sens à notre action”.
Pontmain célèbre jusqu’au Québec
L’association a déjà remis en état plusieurs centaines de calvaires dans le département. En septembre dernier, à Ruillé-le-Gravelais, une grande croix de Pontmain a été remise en place après avoir été restaurée. Ces croix, on les retrouve en nombre au bord des routes mais aussi dans des propriétés privées appartenant à des écoles ou des communautés religieuses. Au chevet de la basilique de Pontmain, la maison des missionnaires des Oblats possède un superbe parc vallonné de douze hectares où fleurissent différentes stations de recueillement dont un grand calvaire surmonté de la fameuse croix de Pontmain. Celle-ci est entourée des figures de saint jean et de la Vierge. L’ensemble surmonte une fausse grotte qui abrite un groupe sculpté représentant la déploration du Christ.
Au collège Saint-Joseph de Cossé-le-Vivien, une croix de Pontmain installée en 1939 est à la vue de tous. Lors de travaux de rénovation et de construction d’un nouveau self, le collège a dû déplacer le calvaire. Avant de le remonter un peu plus loin, celui-ci a fait l’objet d’une restauration avant d’être béni en 2018. Sur la croix, une petite statuette de la Vierge rappelle les apparitions de Pontmain. À ses pieds, l’inscription Totus Tuus a été ajoutée en souvenir de la devise de Jean Paul II.
Si les apparitions de Pontmain ne sont pas aussi célèbres que celles de Lourdes, comme en en témoignent les milliers de reproductions de la grotte de Massabielle que l’on trouve dans le monde, la croix de Pontmain s’est tout de même exportée jusqu’au Québec. La ville de Laval, au Québec, qui est jumelée avec sa grande soeur en France a demandé, en 2004, à recevoir une croix de Pontmain pour célébrer les 20 ans du jumelage. Ce sont les compagnons de l’association Arcem qui ont réalisé cette grande croix. Elle a été installée à la pointe de l’île de Jésus, au nord de l’île de Montréal, au cœur d’un environnement apaisant.
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