Âgée de 90 ans et veuve depuis quatre ans, Antoinette Faure a eu l’immense bonheur de recevoir le baptême, la première communion et la confirmation ce vendredi 13 novembre, après un an de préparation. Confinement oblige, la cérémonie s’est déroulée… dans son salon !Il n’y a pas d’âge pour recevoir le baptême. C’est ce que s’est dit Antoinette Faure, 90 ans, lorsqu’elle a demandé à recevoir le sacrement, il y a tout juste un an. Elle n’a jamais quitté Grenoble et habite un petit appartement du sud de la ville. Depuis son adolescence difficile à cause des relations conflictuelles entre ses parents, Antoinette est croyante, même si elle n’a pas toujours pratiqué. “J’ai commencé à lire la Bible tous les jours lorsque j’avais 15 ans, parce que ça m’apaisait, raconte-t-elle à Aleteia. Mon mari, que j’ai rencontré en 1968, faisait comme moi, même si nous n’allions pas à la messe”.
L’année dernière, après avoir rencontré un groupe de jeunes de l’association Le Rocher, Antoinette réalise qu’elle n’a jamais osé demander le baptême. Ces derniers lui présentent alors le père Marc Burtschell, prêtre délégué pour la paroisse Saint Jean XXIII et accompagnateur à l’association. “Je lui ai demandé ce qu’il en pensait, je sais que c’est tard pour se faire baptiser et que je suis âgée, mais il m’a dit que ça ne posait aucun problème”, se souvient-elle.
Comme marraine, elle choisit Ginette, sa voisine de palier
C’est alors que démarre la préparation, plus rapide que prévue, comme le raconte le père Marc : “Cela m’a interpellé de voir cette femme toute simple, avec une foi solide, qui a traversé toutes ces années sans oser demander, ou sans que personne ne réalise qu’elle désirait avancer plus loin. Au cours de nos entretiens, elle me racontait à quel point la Bible avait fortifié son couple pendant leurs près de cinquante ans de mariage. Tous les matins, ils se lisaient un passage l’un à l’autre, avant d’aller travailler. Je me suis alors dit que ce serait bien de lui proposer de faire sa première communion en même temps”. Une discussion avec l’évêque de Grenoble, Mgr Guy de Kerimel, le convainc même de donner le sacrement de la confirmation à Antoinette, sur dérogation.
Voyant le deuxième confinement arriver et alors que la cérémonie avait déjà été retardée par la pandémie, le père Marc propose finalement à Antoinette de le faire en tout petit comité, chez elle. Cette dernière accepte aussitôt, et demande à Ginette, sa voisine de palier, d’être sa marraine.
Cierge à la main, assise dans son grand fauteuil, Antoinette reçoit finalement les trois sacrements le vendredi 13 novembre, en la simple présence de sa marraine, du père Marc et d’un autre ami. “J’ai été très touché de voir cette dame âgée, avec sa grosse bosse sur le dos, qui s’inclinait pour recevoir le baptême”, souffle le père Marc. “J’ai ressenti beaucoup de paix et de calme”, ajoute Antoinette.
“Pendant plusieurs jours, c’était formidable. Ça me donne beaucoup de joie, et ça m’aide à accepter ma sciatique et les douleurs”. Avant de conclure : “J’ai eu une vie difficile, mais je suis très reconnaissante de tout ce qu’il vient de se passer. J’ai toujours dit merci à Dieu, mais je le dis d’autant plus maintenant que je suis baptisée. Je ne peux plus marcher, j’ai beaucoup de douleurs, j’ai besoin d’un déambulateur, mais je remercie Dieu pour ce qu’il a toujours fait pour moi”.
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