Simone Hivert, une centenaire de Charente, s’apprête à réaliser la dernière étape du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Un sacré projet, quand on a 100 ans. À 100 ans, elle s’apprête à rallier Saint-Jacques de Compostelle à l’approche de la Toussaint. Simone Hivert sera envoyée en pèlerinage depuis l’église de Tourriers (Charente) samedi 10 octobre 2020 par Mgr Hervé Gosselin, évêque d’Angoulême, et effectuera les vingt derniers kilomètres du célèbre Camino depuis O Pedrouzo, en Galice, accompagnée de plusieurs amis, dont le docteur Jean-Louis Barret, son médecin traitant, qui effectue le chemin de pèlerinage par tronçons depuis six ans. Car cette centenaire qui a fêté son siècle d’existence en mars dernier n’a pas fini d’avoir des rêves et une soif de rencontre plein la tête. “Le docteur m’avait toujours dit : “Pour tes 100 ans, on ira là-bas”. J’ai la foi. Cela représente beaucoup de choses : la marche, le contact des autres, le partage. C’est cette démarche de pouvoir partager, de pouvoir écouter les autres, qui est importante. Partager, découvrir, cela fait partie de la vie. Le partage et l’amitié, ce sont les choses les plus importantes”, confie-t-elle à Aleteia.
J’ai la foi. C’est cette démarche de pouvoir partager, de pouvoir écouter les autres, qui est importante.
Ancienne agricultrice, cinq fois mère, neuf fois grand-mère et douze fois arrière-grand-mère, Simone a commencé à effectuer des randonnées à 78 ans et a sillonné la France, de la Charente à la Corse en passant par le Lot. La marche est devenue pour elle une activité quotidienne qu’elle n’a d’ailleurs pas délaissé pendant le confinement. “Quand on randonne, on a beaucoup de surprises. Il y a des gens dont on se dit qu’ils ont de la chance. Mais parfois ils ne disent rien, ils portent leurs croix et ils sourient avec les autres. On se sent tout petit. Ce sont des leçons de courage qu’ils nous donnent. Il y a de la bonté, de la gentillesse qui émane d’eux”.
Si elle ne portera pas son sac, âge oblige, Simone n’en est pas moins une véritable pèlerine et s’équipera comme il le faut. “Les chaussures de marche, c’est le plus important pour un randonneur !”, s’exclame-t-elle avec conviction. Depuis deux ans, elle utilise un bâton de marche. “Quand il y a une côte, cela sert bien”, concède-t-elle. “C’est une garantie : si on en a besoin, on l’a !”, s’exclame-t-elle. “Elle est en excellente forme aussi bien physique que psychique, assure son médecin qui connaît Simone depuis trente-six ans. Sa joie de vivre est communicative” . Pour lui, ces vingt kilomètres sont hautement symboliques. “Il n’y a rien de sportif là-dedans. Il y a juste l’esprit qu’on peut bien avoir 100 ans et continuer à faire des choses. Elle montre que la vieillesse n’est pas toujours une déchéance. Nous voulions témoigner de cela”. “Si je meurs avant, de toute façon je serai avec vous”, lui a-t-elle lancé un jour, pas impressionnable pour un sou. “À 100 ans, on est capable d’avoir un projet de vie. Cette dame, elle aura toujours des projets dans la tête !”.