L’art religieux, chrétien en particulier, a moins de limites qu’on pourrait l’imaginer. Les scènes bibliques et la vie des saints s’ouvrent largement sur la création, mettant à l’honneur le règne animal, de façon parfois inattendue. À l’instar du poisson.
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Quand on évoque la vie aquatique dans la Bible, l’épisode de Jonas dans la baleine nous vient à l’esprit, mais s’il y avait d’autres pistes ? Les artistes ont été fascinés par ce passage incroyable de l’ancien testament dans lequel Jonas se retrouve dans le ventre d’un gros poisson, qu’on transformera plus tard en baleine… et en ressort trois jours après, image de la Résurrection.
L’imagination s’en est emparée, nous laissant de saisissantes évocations, comme cette miniature du XIVe siècle, provenant de la bible du pape Jean XXII…
… cette fresque de Michel-Ange pour la Chapelle Sixtine…
ou bien encore cette mosaïque de la cathédrale de Ravello.
Dans le Nouveau Testament, quelques exemples peuvent illustrer combien le thème de la pêche et du poisson est constant. Le poisson représente l’abondance dans l’Évangile : Jésus permet aux apôtres de faire une pêche tellement inhabituelle qu’elle en est miraculeuse.
Le poisson est alors le symbole de la vie et de l’infinie bonté de Dieu pour son peuple. L’ambiance est sereine face au Christ dans le panneau de Witz, réalisé pour la cathédrale de Genève…
… alors que Rubens insiste sur le dur labeur des hommes face au poids de leur prise.
Lorsque Jésus multiplie les pains et les poissons, il le fait avec les produits simples qui lui ont été apportés, nourriture quotidienne de ces familles qui l’ont suivi. Ce miracle est un des premiers épisodes à être repris dans les églises, à l’image de cette mosaïque de l’église de la multiplication des pains et des poissons, sur le site présumé de l’événement.
Il continuera à l’être, puisqu’on le retrouvera aussi bien dans les Très riches heures du duc de Berry au XVe siècle.
Dans les premiers temps de l’Église, la nécessité de la discrétion face aux persécutions incite les chrétiens à utiliser le poisson pour se reconnaître, et dire l’essentiel de la foi. ICHTUS : le poisson, en grec ancien, est aussi l’acronyme de Jésus-Christ, Fils de Dieu Sauveur. Les mosaïques et objets usuels utilisant ce symbole sont ainsi fréquentes au début de notre ère. Il sera progressivement remplacé par la croix.
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Dans les premiers temps de l’Église, la nécessité de la discrétion face aux persécutions incite les chrétiens à utiliser le poisson pour se reconnaître, et dire l’essentiel de la foi. ICHTUS : le poisson, en grec ancien, est aussi l’acronyme de Jésus-Christ, Fils de Dieu Sauveur. Les mosaïques et objets usuels utilisant ce symbole sont ainsi fréquentes au début de notre ère. Il sera progressivement remplacé par la Croix. Les deux symboles cohabitent d’ailleurs sur cette sculpture copte du Ve siècle.
La mosaïque de la maison du poisson à Ostie contribue à nous rappeler à la fois l’eau baptismale et l’eucharistie. Un riche symbole à redécouvrir.