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Éducation : “Dieu rattrape nos manquements et nos erreurs de parents”

Stéphanie Combe

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Mathilde de Robien - publié le 27/06/20
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Mariée et mère de trois enfants, Stéphanie Combe, journaliste à La Vie spécialisée dans les questions familiales, vient de publier son deuxième roman « Eduque-moi si tu peux ! » (Quasar). Une réflexion de fond sur les enjeux de l’éducation, faisant la part belle à une pédagogie positive et bienveillante. Entretien.

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Aleteia : Dans votre livre, vous mettez en scène plusieurs méthodes d’éducation : éducation bienveillante, Montessori et autres pédagogie alternatives. Etes-vous attachée à une méthode en particulier ?
Stéphanie Combe : Pas du tout ! Je n’aime pas être le tenant d’une seule chapelle. J’aime pouvoir picorer à droite à gauche ce qui me convient, ce qui me plaît, parmi les différentes méthodes, que je regroupe malgré tout sous le nom d’éducation bienveillante. J’ai découvert, quand j’étais enceinte de mon premier enfant, la méthode Gordon, un mode de communication développé pour la gestion de conflits. Je me suis formée en discipline positive. En tant que journaliste, j’ai pu interviewer Aletha Sorter, une psychologue disciple de Jean Piaget, qui part du principe que l’enfant est une personne comme une autre, qu’il ressent et comprend tout. J’ai aimé également creuser la théorie de l’attachement avec Isabelle Filliozat, selon laquelle plus le bébé est attaché à sa mère, plus il aura confiance en lui et plus il s’en détachera facilement.

Forte de toutes vos recherches, de tous ces conseils et outils pédagogiques, quel est, pour vous, le but ultime de l’éducation ?
En tant que chrétienne, j’aimerais faire en sorte que mes enfants deviennent des hommes et des femmes libres, capables de faire leurs propres choix, et d’avancer sur le chemin du bonheur. Et pour moi, ce chemin est celui qui mène à Dieu. Toute la difficulté de l’éducation chrétienne réside finalement dans le fait d’aider ses enfants à grandir dans l’amour du Christ. Je m’efforce donc de discerner ce que l’on peut recevoir des méthodes bienveillantes, qui ne sont pas contradictoires avec cette vocation de faire grandir son enfant dans le Christ, tout en y ajoutant une dimension surnaturelle afin que mes enfants puissent se développer dans toutes leurs dimensions, y compris spirituelle.



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On se reconnaît tout à fait dans le personnage de Sophie, la tante dépassée par ses quatre neveux qu’elle doit garder une semaine, mais beaucoup moins dans son amie Yaëlle, psychologue spécialiste en éducation bienveillante. Comment concilier, dans la vraie vie, la théorie et la pratique ?
En tant que parent, quand bien même on connaît la théorie d’une éducation bienveillante, quand bien même on en est convaincu, il arrive que l’on soit fatigué, submergé par nos émotions, pris par la peur, le doute, englué dans la comparaison avec les autres enfants qui sont tous si bien élevés… Tous les parents sont pareils ! Une solution peut être de faire intervenir une personne extérieure pour aider l’enfant et les parents. La relation sera moins chargée d’émotions que la relation parent-enfant. Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide, introduire des tiers dans la relation comme les autres mamans de l’école, les parrains et marraines… qui ont vraiment un rôle à jouer. Car aujourd’hui, tout repose beaucoup sur la famille nucléaire. Or un proverbe africain dit : « Il faut tout un village pour élever un enfant » !

En quoi la foi chrétienne peut-elle être une aide pour des parents ?
En tant que chrétiens, nous avons la chance de pouvoir demander pardon et les enfants sont très sensibles au pardon. Dire « pardon, je t’ai crié dessus, mais c’est parce que j’étais stressée par mon travail », c’est rétablir la vérité. Par-là, l’enfant apprend aussi que personne n’est parfait. La foi permet aussi de se dire que l’on est la meilleure personne auprès de nos enfants. Les parents reçoivent ce que l’on appelle des grâces d’état pour les soutenir dans leur rôle. Et la foi nous assure surtout que Dieu est là pour nous aider. Dieu rattrape nos manquements et nos erreurs. Il est bon de se rappeler que nous ne pouvons pas tout, que nous avons semé des graines et que Dieu prend le relais. Même si nous faisons des erreurs, Dieu ne va pas laisser tomber notre enfant. Tôt ou tard, il fera une rencontre, par le scoutisme, l’aumônerie, un voisin… à travers laquelle Dieu se révélera et qui le fera grandir. Et cela ne nous appartient plus. A nous parents d’entrer dans ce chemin de confiance, au-delà de nos limites.

Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
Oui, sans doute un autre roman, sur les adolescents cette fois. Période ô combien sympathique avec ses grands idéaux ! On n’arrive pas à faire son lit mais on veut refaire le monde ! Je pense que l’éducation bienveillante fournit des réponses intéressantes pour cet âge-là aussi.

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Éduque-moi si tu peux !, Stéphanie Combe, Editions Quasar, juin 2020, 15 euros.

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