Face à la crise que traverse le monde, trois valeurs clés doivent guider les jeunes : la beauté, le sens et la gratuité, a estimé le pape François vendredi 5 juin dans une vidéo destinée aux jeunes de Scholas Occurrentes, une association qui vise à accueillir les exclus des systèmes scolaires.
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Le pape François a adressé un message vidéo vendredi 5 juin aux étudiants membres du réseau Scholas Occurrentes. Cette association, qu’il avait lui-même créée alors qu’il était archevêque de Buenos Aires, oeuvre pour l’accueil des exclus des systèmes scolaires et pour le développement des systèmes éducatifs partout dans le monde. Sans crises récurrentes, a expliqué le pape François, l’humanité, se serait « endormie ». Une société « parfaite », bien « ordonnée », n’est rien d’autre qu’une société « malade », a-t-il estimé. À ce titre, il a rappelé que l’association Scholas Occurrentes avait été créée sur fond de crise en Argentine.
À l’aube de cette nouvelle crise provoquée par le coronavirus, le pontife a donc demandé aux jeunes de l’association de droit pontifical d’ouvrir « les portes de l’université du sens » afin de tirer profit de cette période. L’éducation, valeur clef de cette association, signifie selon le pape chercher « le sens des choses ». Trois valeurs doivent les guider pour résorber la crise : la beauté, la gratuité, et le sens. “N’oubliez jamais” ces mots, leur a intimé le chef de l’Église catholique.
Une crise ne se traverse pas seul
Personne ne cherche à construire une entreprise en se fondant sur ces trois valeurs, a-t-il convenu, parce qu’elles ne favorisent pas le profit immédiat. Et pourtant, de ces choses “inutiles” “dépend l’humanité toute entière, le futur”, a-t-il appuyé. Cette “mystique” peut selon lui aider à surpasser la crise actuelle. Pour illustrer son propos, l’évêque de Rome a appelé à contempler trois histoires : celle du “fou” de La Strada de Fellini, La vocation de saint Matthieu de Caravage, œuvre que le pontife a souvent contemplé à Rome à Saint-Louis-des-Français, et L’Idiot de Dostoïevski. Ces trois histoires évoquent selon lui une crise.
“Si vous n’écoutez pas, vous n’éduquez pas”
Le pape a cependant mis en garde : toute crise, qu’elle soit mondiale ou encore conjugale, ne peut être vécue seul et demande d’être accompagné, en restant ouvert sur les autres. Scholas Occurrentes, a-t-il loué, est née d’une crise : ses créateurs ne se sont pas résignés, ils sont allés « écouter le cœur des jeunes », « parcourir les fissures du monde » pour chercher des réponses.
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« L’éducation écoute ou n’éduque pas. Si vous n’écoutez pas, vous n’éduquez pas », a encore déclaré le pape. Elle crée la culture, apprend à louer, « sans cela elle n’éduque pas ». C’est ainsi que les fondateurs de Scholas Occurrentes, ces « fous », n’imaginaient pas quelle ampleur prendrait l’œuvre qu’ils ont initiée.
Cultiver le sens de la rencontre
À Scholas, le pontife dit avoir vu « des professeurs et des étudiants japonais danser avec des Colombiens », ou encore des « jeunes d’Israël jouer avec ceux de Palestine ». Il a ainsi demandé de toujours cultiver la culture de la rencontre. « Continuez à semer et à récolter, avec le sourire, avec le risque, mais tous ensemble et toujours main dans la main pour surmonter toute crise», a-t-il conclu.
Avant la diffusion de cette vidéo, de nombreux jeunes du monde entier ont partagé leurs expériences au sein de l’association. Le cardinal mexicain Carlos Aguiar Retes et des responsables d’autres religions, l’imam Abdel Nabi Elhefnawi, ainsi que le grand rabbin de Jérusalem, Rabbi Shlomo Amar, se sont également exprimés sur la thématique de l’environnement. Neuf premières dames de pays d’Amérique latine se sont encore jointes à cet événement pour lire des passages de Laudato si’.
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