À l’occasion de la sortie du film “De Gaulle” le 4 mars prochain, Agnès Hittin, la mère de Clémence, qui a tenu le rôle d’Anne de Gaulle enfant, a raconté à Aleteia le tournage du film.
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“J’ai été admiratrice de sa persévérance”. Agnès Hittin, 38 ans, ne cache pas à quel point elle est fière de sa fille Clémence, 12 ans, qui tient le rôle d’Anne, la fille de Charles et Yvonne de Gaulle porteuse de trisomie 21, dans le film De Gaulle, en salles le 4 mars. Tout a commencé avec un blog tenu par Agnès, Clémence, “le bonheur dans tes yeux”, dans lequel elle livre ses joies et ses peines de maman d’enfant différent. “Je ne cache pas les difficultés. Le handicap prend de la place, mais il ne prend pas toute la place”, note-t-elle.
En janvier 2019, une scénariste la contacte pour lui parler d’un projet de film sur De Gaulle. Agnès et Nicolas, les parents de la fillette, lisent le scénario et sont conquis. Rapidement, Clémence, sa famille et l’équipe du film se rencontrent. L’enthousiasme est là. “Je crois qu’ils ont été touchés par Clémence et sa spontanéité”, lance la mère de famille. Rendez-vous est pris pour quelques essais et l’affaire se conclut rapidement, bien que la famille ne soit pas du tout du milieu du cinéma. “Nous sommes beaucoup dans la confiance et nous nous sommes lancés. Nous avons beaucoup de chance dans notre parcours. Nous faisons confiance à la vie. Quand on sent que c’est bon, on y va”, reconnaît Agnès.
Pour elle, cela sonne comme une évidence : cette aventure est à vivre en famille. “C’était nous tous ou personne !”. En juillet, Clémence part donc sillonner les routes de France pour le tournage, de la Bretagne aux Hauts-de-France, soutenue par ses parents et trois de ses quatre frères et sœurs – sa sœur aînée, assistante à L’Arche, ne peut pas être des leurs. Au programme pour la jeune actrice : tournage la journée, baignade et farniente entourée de sa famille le reste du temps. Un équilibre indispensable pour qu’elle puisse vivre cela de la meilleure manière possible.
“Nos enfants sont vrais. Ils donnent ce qu’ils ont envie de donner.”
“Je l’ai suivie tout le long du tournage pour la rassurer. Elle avait besoin de repères et j’avais envie de vivre cela avec elle. Elle a tourné 17 jours. C’était très fatiguant car il fallait répéter toutes les scènes”, explique Agnès. Sa fille étant beaucoup dans la spontanéité, tout n’était pas simple. “Elle est elle-même, elle offre ce qu’elle est. Nos enfants sont vrais. Ils donnent ce qu’ils ont envie de donner”, poursuit-elle.
Elle se souvient de la fameuse scène où Clémence devait jouer la colère et qu’elle a dû refaire plus de trente fois. “Elle a hyper bien joué !”, s’exclame-t-elle, enthousiaste. “Il y a eu des scènes un peu sensibles avec beaucoup de figurants. Pour Clémence, il fallait faire très attention à ce qu’elle ne soit pas témoin de choses qui pouvaient la choquer. J’ai été admirative de sa persévérance : elle avait envie de le faire. J’ai découvert combien elle était volontaire”. En témoigne cette scène où la jeune comédienne a dû monter sur un cheval à cru, ce qu’elle n’avait jamais fait auparavant. Pari réussi à force de ténacité. “Il y a une part de fierté, d’autant plus quand on a un enfant porteur de handicap”, se réjouit sa mère.
La fillette semble avoir touché les cœurs, en témoignent les retours très positifs des équipes de maquillage, de coiffure, et des acteurs eux-mêmes. “J’ai beaucoup aimé leur façon de venir vers nous car ce n’est pas toujours évident. Pour l’équipe du film, c’était très nouveau, tout cela. Isabelle Carré en a témoigné : la rencontre a été particulièrement bouleversante pour elle. Elle a découvert qu’il fallait de la patience, de la douceur, et qu’il était nécessaire de prendre le temps avec Clémence. Lambert Wilson, lui, c’est un grand acteur et un grand homme. Il a été extrêmement discret et tendre avec Clémence et les scènes qu’ils ont tourné ensemble ont été pleines de douceur et de spontanéité”.
Pour les parents d’un enfant handicapé, la réalité vécue par Charles et Yvonne de Gaulle fait forcément écho, concède Agnès. “Inconsciemment, on trouve des similitudes. Après, ce n’est pas la même époque”, affirme-t-elle. “Je trouve que cela a beaucoup bougé aujourd’hui : on parle plus de nos enfants et on essaie de faire des choses pour eux. Les réseaux sociaux aident énormément : à présent, on peut témoigner, se soutenir. Mais les difficultés sont aussi réelles”. Aujourd’hui, Clémence n’est pas scolarisée et ses parents peinent à trouver un établissement adapté dans lequel elle se sente bien. Il n’empêche que des aventures comme ce tournage les marqueront, elle et sa famille, à vie. “C’était une belle aventure. Quelle chance pour Clémence !”.
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