Les Français sont invités à se rendre, lundi 2 décembre à 11h30, sur le pont Alexandre III afin de rendre un dernier hommage aux treize militaires français morts au Mali. Lancé en 2011 par le gouverneur militaire de Paris, ce rassemblement, qui se répète à chaque fois qu’un soldat français meurt en opération extérieure, vise à ce que chacun puisse « s’associer à la mémoire du sacrifice de nos soldats ».
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Certains le surnomment « le pont de l’honneur ». Le pont Alexandre III est devenu, au fil des années, le lieu de rassemblement pour les Français souhaitant rendre un dernier hommage aux soldats morts en opérations extérieures ou en service commandé. Lundi 2 décembre, à 11h30, l’ensemble de la population est ainsi convié « pour un hommage digne et silencieux au passage du cortège de nos treize frères d’armes », a annoncé sur gouverneur militaire de Paris.
L’ensemble de la population est convié à se rendre le lundi 2 décembre à 11h30 sur le pont Alexandre III pour un hommage digne et silencieux au passage du cortège de nos 13 frères d’armes de l’@armeedeterre morts pour la France #MPLF au Mali. pic.twitter.com/wz163WXMLz
— Gouv militaire Paris (@Gouv_mili_Paris) November 28, 2019
Mais d’où vient cette tradition ? « L’hommage populaire sur le pont Alexandre III est une initiative du gouverneur militaire de Paris qui remonte à 2011, une année particulièrement meurtrière pour l’armée française », explique à Aleteia le bureau du gouverneur. Engagées dans le conflit afghan depuis 2001, les troupes françaises ont perdu 78 hommes cette année-là. En août, deux légionnaires du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP), le caporal-chef Kisan Bahadur Thapa et le caporal Gerhardus Jansen, sont tués au combat en Kapisa (Afghanistan).
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Gouverneur militaire de Paris de l’époque et lui-même ancien patron de la Légion étrangère, le général Bruno Dary décide de crée le « plan Hommage » qui a pour vocation d’accueillir les dépouilles des soldats français morts au combat en transit sur la capitale et avant les obsèques qui se dérouleront dans la ville de garnison ou aux Invalides. Alors que les corps arrivent à l’Hôtel National des Invalides, escortés par une garde d’honneur de la garde Républicaine, la proche famille et une délégation régimentaire leur rendent alors les honneurs au cours d’une cérémonie placée sous le signe de l’intimité. Mais « tous ceux qui souhaitent s’associer à la mémoire du sacrifice de nos soldats, morts pour la France, peuvent le faire en manifestant leur présence sur le pont Alexandre III, si possible avec un drapeau français, lors du passage du convoi funéraire », avait-il annoncé.
“Une présence silencieuse, digne et fraternelle”
Et ce fut chose faite : le pont Alexandre III devint, entre 11h45 et midi, lors du passage du convoi funéraire des deux légionnaires, un lieu de mémoire et de recueillement. « Cette présence, qui doit rester silencieuse, digne et fraternelle, ne doit pas avoir d’autre but que de montrer la solidarité des participants à l’égard de leurs jeunes frères d’armes et de témoigner devant la communauté nationale de l’engagement des jeunes Français qui risquent chaque jour leur vie en opérations extérieures pour défendre les intérêts du pays », avait tenu à rappeler le général Dary.
Depuis, « à chaque fois qu’un soldat meurt en opération extérieure ou en service commandé et qu’un hommage est rendu aux Invalides, le gouverneur militaire invite les Français à s’y rendre ». Cet appel est ensuite relayé par les associations d’anciens combattants qui le diffusent aussi largement que possible. « La communauté militaire d’Île-de-France prend la décision personnelle de s’y rendre, certaines unités s’organisent pour envoyer du monde », confie encore le bureau du gouverneur militaire. « Mais il y a aussi des civils et c’est une bonne nouvelle car ces soldats ont donné leur vie pour la France et cela concerne chaque citoyen ».