Héberger et accompagner toute femme enceinte en difficulté, sans condition, telle est la vocation de La Maison de Tom Pouce, une association fondée par le professeur Jérôme Lejeune en 1987. Il y a un mois, une jeune fille, Anaïs, âgée de 17 ans et enceinte de trois mois, a été accueillie au sein d’une des deux maisons situées en Seine-et-Marne. Elle confie à Aleteia son parcours, sa vie à la Maison de Tom Pouce, et ses projets.Depuis plusieurs années, en raison d’un contexte familial difficile, Anaïs* est placée par la justice et suivie par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Avant d’être enceinte, elle vivait dans un appartement en autonomie, dans le cadre de l’Aide sociale, en région parisienne, et préparait le concours pour devenir aide-soignante. Cette grossesse imprévue est venue chambouler ses plans et ceux du futur père. Mais pour tous les deux, garder l’enfant s’impose comme une évidence. « La question ne s’est pas posée », affirme-t-elle simplement. Choix courageux, qui les met en porte-à-faux vis-à-vis de leurs proches qui n’admettent pas que l’on puisse avoir un enfant avant d’être marié. Grande émotion donc, que celle de l’arrivée d’une petite fille prévue en mars prochain, rupture familiale, mais aussi bouleversement administratif et logistique. Car le service d’appartement en autonomie n’est pas en mesure d’accompagner une jeune femme enceinte, mineur de surcroît. L’assistante sociale cherche alors des solutions d’hébergement pour Anaïs mais les centres maternels n’admettent les futures mères qu’à partir du septième mois de grossesse. Or elle en est au début. Après avoir passé deux mois à l’hôtel, elle est finalement accueillie au sein de la chaleureuse Maison de Tom Pouce, une structure d’accueil ouverte à toutes les femmes enceintes en difficulté, à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne).
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La fabuleuse histoire de la Maison de Tom Pouce
Commence alors une nouvelle vie, où elle se sent en sécurité et se prépare à donner la vie à sa petite fille. « À la Maison de Tom Pouce, on m’aide à devenir maman, à organiser mes journées, à gérer les papiers administratifs. Tout cela, je n’aurais jamais pu le faire toute seule ! », s’exclame-t-elle. Ses journées sont rythmées par les devoirs et les joies de la vie en communauté. « L’avantage, de vivre aux côtés de mamans ou futures mamans, c’est qu’elles sont plus avancées que moi, elles me parlent et alors j’ai moins peur, je ressens moins de stress ». Elle observe comment donner le bain à un nourrisson, elle se prépare à la naissance et à l’exercice de la maternité. Son compagnon, le père de l’enfant, lui rend visite de temps en temps, et lui fait part de ses avancées dans sa recherche de travail et de logement pour leur vie future. Après la naissance, Anaïs va présenter à nouveau le concours d’aide-soignante, dans le but, un jour, de devenir infirmière.
Grâce aux éducatrices de l’association, elle voit peu à peu se dessiner l’avenir qu’elle s’était forgée depuis toute petite : former un foyer, devenir mère et travailler dans le secteur médical. Un rêve qui se réalise plus tôt que prévu, mais qui prend forme, progressivement, avec le soutien bienveillant de tous les acteurs de la Maison de Tom Pouce.
*le prénom a été changé.
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