"Le bon". Drôle d’expression quand on sait que l’âme sœur n’existe pas. Il n’y a pas un être unique au monde qui vous serait destiné pour vivre un mariage idyllique. Imaginez quelle pression ce serait pour le trouver parmi huit milliards de personnes ! Donc il existe plusieurs possibilités. Alors voici plusieurs critères à prendre en concidération pour savoir, non pas si c’est LE bon, mais si on veut choisir cette personne comme conjoint.
1Être amoureux
Le sentiment amoureux est un premier et excellent indicateur. « C’est bien le désir qui est le premier signe dans une relation amoureuse », affirme le père Pierre-Marie Castaignos, auteur de Est-ce lui ? Est-ce elle ? (Salvator). « Désir de revoir l’autre, de mieux le connaître, de passer du temps en sa présence ». Selon lui, cet élan initial n’est pas pure coïncidence : « Il y a là peut-être un appel à creuser. »
Critère totalement objectif et facile à identifier puisqu’être amoureuse est un état : cela vous tombe dessus sans que vous le choisissiez complètement. Pierre Mellot, dans son livre Vivre d’amour (Éditions de l’Emmanuel), distingue cinq aspects du sentiment amoureux : l’attirance physique, le caractère obsessionnel (on pense sans cesse à l’autre), le caractère admiratif (on idéalise l’autre et ses qualités), sa durée dans le temps et le fait de désirer une relation. Cependant, si le sentiment amoureux est un bon indicateur, suffit-il d’être amoureuse pour choisir cet homme comme mari ? Non, et voici d’autres critères de discernement importants.
2Identifier ses qualités morales
Lorsqu’on se pose la question du mariage, il est important d’identifier les qualités morales de l’autre. Ceci exige de bien le connaître pour répondre aux questions : Est-il bon ? Fidèle ? Droit ? Ces qualités morales fournissent un bon élément de discernement dans la mesure où, en principe, elles demeurent stables chez un individu. Il ne reste ensuite qu’à se demander si elles correspondent à vos convictions et vos désirs profonds.
3Vouloir son bien
Si je m’apprête à aimer quelqu’un, cela signifie vouloir son bien. Quand on passe de l’état de célibataire à celui de fiancé(e), il n’est pas toujours évident de donner à l’autre sa juste place. Suis-je bien dans une optique altruiste et non plus individualiste ? Est-ce que je suis capable de faire passer son bien avant le mien ? Est-ce que je veux, non pas le changer, mais l’aider à grandir, à s’épanouir ? Un autre critère de discernement important en est le pendant : et lui ? Veut-il mon bien ? Comment le montre-t-il ?
4Laisser le temps éprouver le sentiment
Un critère essentiel réside dans la patience. Le temps est « notre meilleur allié », affirme Pierre Mellot. « Pour prendre une bonne décision, on a besoin de la laisser mûrir ». On a besoin de laisser évoluer le sentiment amoureux quelques mois, afin de distinguer une simple attirance d’un désir de tout son être. Pierre-Marie Castaignos cite saint Ignace de Loyola qui invite à cette attitude toute simple : « Si on n’a pas la lumière pour aller à droite ou à gauche, on reste là en attendant que Dieu veuille bien manifester sa volonté ».
5Identifier ce qui compte pour moi
« Quels sont les quelques éléments qui me paraissent vraiment indispensables pour pouvoir vivre et me donner avec mon conjoint ? », invite à se demander Pierre Mellot. Qu’est-ce que j’ai besoin de partager avec l’autre pour rester moi-même ? Cela peut être ma foi, ou ma manière d’imaginer mon avenir.
En d’autres termes, nos projets de vie sont-ils compatibles ? Si vous rêvez de partir quelques années au bout du monde pour faire de l’humanitaire alors que l’autre désire construire une famille à l’endroit où il a grandi, cela risque d’être compliqué. L’autre va-t-il me permettre de devenir vraiment moi-même ou va-t-il me brimer dans mes désirs les plus profonds ?
6Ressentir une certaine facilité
« Lorsqu’on est appelé, le Seigneur donne une certaine facilité à pratiquer ce à quoi il nous appelle », souligne Pierre-Marie Castaignos. Si dès les débuts d’une relation naissent des difficultés ou des tensions, cela ne présage rien de bon. « Si le manque de spontanéité ou la sensation de marcher sur des œufs ou bien de devoir renoncer à une partie de soi-même pour plaire à l’autre sont au rendez-vous, il s’agit là de signes inquiétants pour la suite ». Au contraire, ressentir de la joie et de la paix lorsqu’on se projette dans l’avenir, c’est plutôt bon signe !