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“The Two Popes”, quand Netflix s’intéresse au Pape

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Louise Alméras - publié le 04/09/19
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“The Two Popes” est l’une des nouvelles productions Netflix les plus convoitées de la rentrée. Deux héros inattendus se partagent l’affiche : Benoît XVI et le pape François, alors encore cardinal. Le téléfilm sera visible sur la plateforme de streaming uniquement après sa présentation au Festival International du Film de Toronto, du 5 au 15 septembre 2019.

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Anthony Hopkins (Les vestiges du jour, Légendes d’automne) incarne le pape Benoît XVI, Jonathan Pryce (L’homme qui tua Don Quichotte, Game of Thrones) le cardinal Bergoglio : deux belles têtes d’affiche britanniques appréciées du public. Et le réalisateur désigné pour les diriger est le Brésilien multi-nominé aux Oscars pour La Cité de Dieu Fernando Meirelles. Celui-ci s’est également distingué en tant que producteur du documentaire oscarisé en 2011 Waste land. Un documentaire menant une réflexion sur la manière dont l’art peut changer le monde, à travers un photographe parti sur les pas des ramasseurs de déchets de Rio de Janeiro. Connu pour ses positions idéalistes, comme dans The Constant Gardener, le réalisateur semble s’intéresser au Vatican, et Netflix avec lui, dans son acception de guide et de gardien d’une certaine vision du monde. Le scénariste Anthony McCarten (Les Heures Sombres) apporte de son côté son talent de biographe cinématographique. Le film annonce s’être inspiré de faits réels.

Pourquoi une nouvelle fiction autour du Vatican ?

Le pape François est populaire aux États-Unis, son humilité et sa compassion étant d’autant mieux appréciées par certains téléspectateurs depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. L’image du souverain pontife promet donc de ne pas être trop malmenée. Reste que la fiction draine l’histoire. Les ficelles dramatiques étant nécessaires pour attirer le public. Il faut dire que les événements passés entre 2012 et 2013 ne manquent pas de donner matière à interprétation et au suspens. Une démission de pape stimule à l’évidence l’imagination des scénaristes. C’est vrai, quand, le 28 février 2013, Benoît XVI annonce au monde entier son départ, la stupeur est en effet à son comble. Le pitch annoncé par Netflix s’inspire donc directement de cette passation de pouvoir hors du commun entre deux papes.



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« Frustré par la direction que prend l’Église, le cardinal Bergoglio demande en 2012 au pape Benoît l’autorisation de renoncer à ses fonctions. Mais le méditatif pape Benoît, confronté aux scandales et doutant de lui-même exige de son très critique futur successeur à Rome qu’il révèle un secret de nature à secouer les fondations mêmes de l’Église catholique », annonce Netflix. L’intrigue repose donc ensuite sur l’élection du pape François le 13 mars 2013 et le lien supposé, à grand renfort de fantasme dramatique, avec la renonciation de son prédécesseur. La plateforme en ligne annonce également “une lutte entre la tradition et le progrès, la culpabilité et le pardon, et deux hommes très différents qui se confrontent à leur passé afin de trouver un terrain commun pour reconstruire l’avenir pour un milliard de fidèles à travers le monde”.

Les papes ont de l’humour

Sans doute l’intérêt de Netflix pour l’Église catholique et son rôle dans le monde a-t-il à voir avec ce besoin de regain de sens généralisé, même si celui-ci se traduit en vœux pieux pour l’avenir.

 

 

Dans la bande-annonce, on découvre un parti pris scénaristique résolument tourné vers l’humour. Autant celui du pape François ne nous était pas inconnu, autant celui de Benoît XVI l’était-il davantage. L’ambiance ne sera donc pas au complot mélodramatique. « Le plus dur dans tout ça c’est d’écouter. D’entendre Sa voix. La voix de Dieu », avance, désabusé, Jonathan Pryce. Celui qui revêt le rôle du pape allemand évoque ensuite un dicton mystérieux : « Dieu punit toujours un pape en offrant au monde son successeur. J’aimerais que ma punition arrive. »

L’objectif assumé de livrer une vision positive des fidèles rassure. Celle aussi de montrer deux hommes qui n’ont absolument pas soif de pouvoir. Avec une durée d’un peu plus de deux heures, le téléfilm fera date dans la production du géant Netflix. La qualité des interprètes promet en tout cas d’attirer nombre de spectateurs, surtout depuis que la saga Game of Throne a laissé un grand vide.

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