LES ATTRIBUTS DU PAPE (4/5). Chef religieux et chef d’État, le souverain pontife dispose d’attributs qui lui sont propres. Pendant l’été, I.MEDIA vous propose de découvrir l’origine de ces éléments réservés au vicaire du Christ. Découvrez aujourd’hui la férule.
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Depuis son élection au pontificat en 2013, le pape François a choisi d’adopter un style simple et dépouillé. Toutefois, si certains vêtements liturgiques ont été mis de côté, d’autres incontournables ont été conservés par le pontife argentin, quitte à se les réapproprier. Attribut liturgique papal par excellence, la férule fait partie de l’accessoire indispensable du pontife pendant les cérémonies religieuses. C’est l’un des attributs les plus éloquents de son pouvoir spirituel et temporel.
Avant le pontificat de Paul VI, il ne s’agissait que d’un simple bâton pastoral surmonté d’une croix dont les papes successifs ne se munissaient que lors des jubilés, au cours des cérémonies d’ouvertures et de fermetures des portes saintes. Désormais, la férule est portée à chaque procession et lors des bénédictions des messes solennelles, ce qui en fait un véritable symbole, souvent représentatif du pontife qui la porte. Au tout début de son pontificat, François a continué d’utiliser la férule de Benoît XVI puis celle de Paul VI avec le crucifix représenté dessus, alternant ensuite les deux férules.
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Il a ensuite utilisé d’autres bâtons pastoraux, plus d’une vingtaine au gré des présents qu’on lui faisait. Il a ainsi utilisé une férule faite avec des matières premières éthiques — bois de kaoba, bronze et argent — issus du Honduras, une autre à Lampedusa réalisée à partir du bois d’embarcations de naufragés. Celle sculptée par des détenus de la prison de San Remo l’a accompagné de nombreuses fois, en Terre Sainte mais aussi en Équateur, en Bolivie ou au Paraguay.
Le symbole de la défense de la foi
Dans un tout autre genre, un accessoire liturgique garnit aussi la panoplie du pape en sacristie, celui-ci moins prisé par le pape François. Il s’agit du fanon pontifical. Ce vêtement liturgique avait presque était abandonné depuis la réforme liturgique conciliaire, jusqu’à ce que le pape Benoît XVI ne le remette au goût du jour, du moins jusqu’au prochain pontificat : le fanon papal est une pèlerine liturgique double en soie rayée blanc et or cousue par le col, portée sur la chasuble et placée sous le pallium.
Son appellation vient du mot fano, tissu en langue franque. Sont également appelés fanons les deux bandes de tissus qui pendent de la mitre ou de la tiare. Il est en soie rayée blanc et or doublé d’une fine raie d’amarante, bordé d’un galon d’or et décoré sur le devant d’une croix brodée de même couleur. Elle avait été délaissée par Paul VI au milieu des années 1960 avant de ressurgir une seule fois pendant le pontificat de Jean Paul II.
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Le fanon est présent dans le vestiaire papal depuis le XIIe siècle, rappellent Bernard Berthod et Pierre Blanchard dans leur ouvrage consacré aux Trésors inconnus du Vatican (Les éditions de l’amateur, 2001). On le retrouve en particulier représenté dans des fresques de Fra Angelico datant de la moitié du XVe siècle. Le pape le revêt pour célébrer la messe pontificale, c’est-à-dire seulement quand tous les vêtements de cérémonie propres aux fonctions pontificales sont utilisés. “Ce vêtement que seul le pape porte symbolise la défense de la foi”, mais aussi, avec ses rayures verticales, “l’unité des Églises d’Orient et d’Occident”.
Le symbole par excellence des pasteurs d’âme
Le pallium — écharpe blanche ornée de croix rouges pour les papes —, est quant à lui revêtu systématiquement par les différents pontifes, surtout depuis que Jean Paul Ier a choisi de l’imposer en remplacement de la tiare comme symbole de son pontificat. Jean Paul II, Benoît XVI et François se sont inscrits dans la continuité de cette pratique. Considéré comme l’ancien vêtement des pâtres anatoliens, il est le symbole par excellence des pasteurs d’âmes. Ce vêtement de laine évoque la brebis égarée que le Bon Pasteur ramène au bercail sur ses épaules. Il est symbole de zèle et d’humilité allant jusqu’au sacrifice.
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Depuis le XVe siècle, chaque 21 janvier, en mémoire du martyre de sainte Agnès, le pape bénit deux agneaux élevés dans un couvent romain et dont la laine sera utilisée pour le futur pallium des archevêques nommés au cours de l’année. Ainsi également porté par ces derniers, le pallium, brodé cette fois de croix noires, symbolise leur communion avec le pape.