La prière de silence, ou de “recentrement”, n’est pas une technique de relaxation, même si elle peut apporter une certaine détente, mais une discipline qui laisse l’amour de Dieu pénétrer notre silence intérieur de sa présence.
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Dans le christianisme, la méditation signifie surtout deux choses : une forme de prière intérieure et une manière de “ruminer” la Parole de Dieu, appelée lectio divina. La première forme est appelée oraison ou prière contemplative, et s’est surtout développée à partir des écrits de Thérèse d’Avila et de Jean de la Croix. La lectio divina a d’abord été pratiquée chez les Pères de l’Église et les moines. Les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola sont une autre manière de méditer la Parole de Dieu.
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Se tenir au centre
C’est le mérite du moine bénédictin John Main (1926-1982), et de son fils spirituel Laurence Freeman, d’avoir rendu accessible une forme de prière très simple qui remonte aux premiers siècles de l’Église et qu’on avait un peu oubliée. Pour Main, le mot “méditation” veut dire : se tenir au centre de notre être, c’est-à-dire en Dieu. Il va s’appuyer sur ce que dans l’hindouisme on appelle un “mantra”, un son sans signification. Il suggère à tous “Maranatha” (mot araméen qui signifie : “Viens, Seigneur Jésus !” (1 Co 16, 22). Ce mot sacré, répété doucement dans le silence du cœur pendant vingt-cinq minutes, sans remuer les lèvres et sans s’arrêter sur son sens chrétien, aide la personne à se tenir en paix en son centre, malgré les distractions et les images.
Le bénédictin conseille de ne pas s’arrêter aux sentiments d’amour que nous pouvons avoir pour Dieu durant la méditation, mais de revenir sans cesse au mantra chrétien. À mon avis, et d’après quelques confidences que j’ai reçus de “méditants” lors de mes retraites sur l’oraison, cela peut causer à la longue un vide intérieur et affectif. Cette méthode est très exigeante, car elle plonge volontairement le psychisme de la personne dans la nuit sans nourrir son cœur, l’invitant à se détacher de tout sentiment et de toute pensée.
L’Esprit saint est beaucoup plus libre dans ses motions ; il peut suggérer des mouvements de l’âme, comme des élans d’amour ou des larmes, que nous ne devons pas refouler. Je pense qu’il vaut mieux à ce moment-là cesser de répéter le mot-prière pour laisser s’épancher son cœur, lieu de la présence de Dieu, puis revenir de nouveau au mot-prière, si l’Esprit saint nous le suggère. Lui seul donne le silence intérieur qui comble et transforme. Reconnaissons à John Main d’avoir proposé une méthode simple de méditation à des gens qui ne priaient pas en silence.
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La prière de silence
Dans son livre Centering Prayer, le moine cistercien Basil Pennington (1931-2005) évoque une pratique de méditation qui consiste à se laisser rejoindre par Dieu au centre de l’être. Le titre se prête à plusieurs traductions : prière centralisante, prière de recentrement, prière de consentement, prière de silence.
L’auteur conseille d’abord de choisir une posture confortable pour disposer le corps à l’attention à Dieu. Il suggère ensuite d’utiliser…
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