Quand on cite un extrait de la Bible, il est d’usage d’y accoler, entre parenthèses, le numéro du chapitre dont il est issu ainsi que des versets qui le composent. Ainsi, il est très simple de le retrouver quelle que soit l’édition consultée. Mais cette division des Saintes Écritures est en fait relativement récente au regard de l’histoire millénaire de la Bible, et s’est particulièrement développée au cours de ces derniers siècles.
La Bible se transmettait avant tout oralement
Il fallut en effet attendre le XIIIe siècle pour qu’un cardinal catholique anglais s’attèle à la division des textes bibliques telle que nous la connaissons aujourd’hui. Avant cela, la Bible était copiée en un bloc sur des rouleaux puis des codex (ancêtres du livre). L’Ancien Testament était déjà divisé en paragraphes et en sections, mais sans système de numérotation. De plus, l'usage voulait qu’Ancien et Nouveau Testament soient majoritairement transmis oralement, notamment par le biais du chant et de la psalmodie. Ces pratiques étaient directement héritées du peuple juif qui transmettait les textes sacrés de cette manière depuis des millénaires.
C’est pourquoi on ne trouve pas à proprement parler de citations bibliques dans les homélies datant d’avant le milieu du Moyen Âge. Les prêtres citaient les Écritures de mémoire, ou les recopiaient parfois d’après des rouleaux ou des manuscrits utilisés par les moines. Les laïcs n’avaient pas accès à ces copies et transmettaient à leurs enfants les textes de la Bible d’après ce qu’ils entendaient à la messe ou encore en s’appuyant sur l’art et l’architecture sacrés.
C’est alors qu’au XIIIe siècle, l’archevêque de Cantorbéry, le cardinal Étienne Langton, eut l’idée de diviser la Vulgate (la traduction latine de la Bible) en chapitres, un système simple qui fut universellement adopté. On attribue à Robert Estienne, un imprimeur protestant du XVIe siècle, la division des chapitres en versets. La légende veut qu’il soit le premier à avoir imprimé une bible avec des versets numérotés. Dès lors, toutes les bibles intégrèrent ce système de numérotation facilitant grandement l’étude et la transmission des Saintes Écritures, tant et si bien qu’il traversa les époques et est toujours en usage aujourd’hui dans le monde entier.