Lieu de détente, de loisirs, de légendes ou de mémoire, la forêt tient une place importante dans le cœur des Français. Alors qu’elle recouvre 31% du territoire métropolitain, Aleteia en a sélectionné quelques-unes pour vous évader le temps d’un été. Découvrez aujourd’hui la forêt de la Sainte-Baume.Sœur jumelle de la montagne Sainte-Victoire à laquelle elle fait face, la Sainte-Baume est une majestueuse forêt située sur le massif de la Sainte-Baume, entre les départements des Bouches-du-Rhône et du Var. Reconnaissable à sa barre rocheuse de 12 kilomètres, la forêt offre de son sommet, le Signal des Béguines (1148 mètres), une vue qui embrasse les Alpes, le Ventoux, la Sainte-Victoire et la Méditerranée.
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La Grande Chartreuse, un silence habité
Couvrant quelque 45.000 hectares, la Sainte-Baume inspire autant qu’elle intrigue. Sainte Baume vient du provençal Santo baumo, qui signifie la grotte sacrée. Qualifiée de « forêt relique » pour la variété et la qualité des espèces qu’elle abrite (hêtraie, chênaie et pins sylvestres y sont protégés depuis des siècles), le caractère sacré de la montagne remonte à l’Antiquité. Les Ligures, les Grecs et les Romains voyaient déjà dans cette montagne un lieu habité par les déesses de la fécondité Cybèle ou Artémis, rappelle l’ONF.
Selon la tradition, c’est également en ce lieu que Marie-Madeleine, pécheresse élevée au rang d’apôtre des apôtres, se serait retirée après avoir évangélisé la Provence. Elle aurait en effet traversé la Méditerranée avec d’autres disciples (dont son frère Lazare, sa sœur Marthe, Marie-Jacobé, Salomé et l’aveugle-né Sidoine) quelques années après la Résurrection du Christ afin d’échapper aux persécutions. Le petit groupe aurait débarqué près d’Arles (au lieu-dit des Saintes-Maries-de-la-Mer). Après un temps d’évangélisation, Marie-Madeleine se serait retirée dans la grotte de la Sainte-Baume, y passant en prière les trente dernières années de sa vie. Située à 900 m d’altitude, juste au-dessus de la forêt, cette grotte est devenue un sanctuaire chrétien.
Dès le Ve siècle, saint Jean Cassien y installera des moines, et de nombreux rois (Saint Louis à son retour de croisade, François Ier, Louis XIV) et papes viendront s’y recueillir. Charles de Foucauld viendra aussi trois fois dans ce lieu pour prier celle qu’il appelait tendrement sa « mère ». Dans le détail, c’est en 1279 que Charles II d’Anjou, roi de Sicile et comte de Provence, réalise les fouilles qui aboutissent à la découverte à Saint-Maximin des reliques de Marie-Madeleine, dans une crypte enfouie sous le petit prieuré bénédictin dédié à la sainte. Un tombeau de marbre y est identifié comme celui de Marie-Madeleine.
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Marie-Madeleine, la sainte au cœur pur
En 1848, “ému par l’abandon du site”, le père Henri-Dominique Lacordaire, célèbre prédicateur et restaurateur de l’ordre dominicain en France, décide d’entreprendre la restauration des lieux saints de Provence. Il rachète le couvent de Saint-Maximin pour y réinstaller les frères prêcheurs et fait construire l’Hostellerie dans la plaine de la Sainte-Baume. Comme l’a écrit le père Lacordaire, ce dernier lieu de vie terrestre de celle qui « a beaucoup aimé » est « au monde ce que les astres sont au firmament, une source de lumière, de chaleur et de vie ».