Temps privilégiés pour la rencontre et le dépaysement, les vacances d’été sont aussi l’occasion de sortir de soi et de s’aventurer sur les chemins du monde. La clef pour y arriver ? Avoir le souffle d’un bon marcheur.
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Elle alimente les rêves les plus fous et s’impose, dans l’imaginaire collectif, comme le point de départ de formidables aventures. Elle, c’est la route… et la marche qui permet de l’arpenter. « La marche est un lieu d’expérience forte d’humanité, dans lequel s’éprouve, envers et contre tout, la révélation de l’Unique, du Dieu qui dans la Bible se donne souvent à rencontrer et à connaître en chemin », détaille le père Jacques Nieuviarts, assomptionniste, dans son livre La marche dans la Bible. Y consentir permet, selon lui, de découvrir le visage et la voix de Dieu mais aussi de l’homme, dans ses quêtes incessantes et son goût d’absolu.
La marche, métaphore de la rencontre de Dieu
La Bible, des terres nomades de la Genèse au désert de l’Exode avant de gagner la Terre promise, en est l’exemple. « La marche est ainsi devenue, dans la Bible, de façon simple et naturelle, le lieu et la métaphore de la rencontre de Dieu, parce que Dieu est nomade et emprunte les chemins des hommes. Il le fit, bien sûr, lors de la sortie d’Égypte et tout au long de la traversée du désert, explique ainsi le père Jacques Nieuviarts. Il le fit dès l’origine, lorsque l’homme créé à son image fut mis à mal par le tentateur, au jardin d’Éden. « Où es-tu ? », demanda alors Dieu à l’homme, qui s’était enfui et caché, tout à la fois de Dieu et de lui-même, lorsqu’il sut ou éprouva qu’il était nu. Ce Dieu accompagne étonnamment l’homme en errance et il l’invite à marcher sur ses pas. »
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Qui marche ? Qu’il soit vacancier, vagabond ou pèlerin, le marcheur est celui qui, à un moment donné, a choisi de se mettre en route. « Tant d’hommes et de femmes marchent aujourd’hui, poussés par un désir intérieur qui ne se revendique pas forcément comme recherche de Dieu. Certains deviennent “pèlerins”, et ce mot les façonne autant qu’il les définit. D’autres, et ils sont tellement nombreux, sont en marche parce qu’ils ont été jetés sur les routes, parfois dans le désir d’un Eldorado, mais plus souvent en raison de la nécessité de fuir des terres devenues inhumaines ». Désir de partir et de se mettre en marche, marche pèlerine, errance et migration sont des facettes de la marche que le chemin parcouru éclaire étonnamment.
Redécouvrir la joie du silence
Toute marche est, d’une façon ou d’une autre, « départ au désert, où l’homme redevient marcheur pour vivre, allant de puit en puit, réapprenant sur sa route à regarder le ciel pour y trouver, comme par reflet, le signal du chemin », décrit l’auteur. Dans le cœur du nomade s’éveillent les sources et renaît au travers du silence la parole intérieure. « Au fil de ses pas, il réapprend le poids de cette parole, comme on retrouve le centre de gravité de son être dans le rythme des jours et ses débordements d’activité, de paroles, d’événements, d’hésitations, de soucis, de courses parfois effrénées ou épuisantes ». Sur la route, le marcheur réapprend le silence. Et dans ce silence il réapprend à goûter la parole. La Parole.
Le cairn, solidarité des marcheurs
Si elle est souvent associée à une certaine solitude, la marche est aussi synonyme de rencontre et de solidarité. Les cairns en sont l’exemple parfait. Le marcheur sait sa dette envers celui qui est passé avant lui, déposant simplement aux tournants du chemin un caillou, une pierre, en signe de son passage. « Ils sont une trace que le nomade trouve toujours avec gratitude, signe que d’autres sont passés avant lui et ont laissé ce signal utile et bienveillant pour qui les suit. Y déposant sa pierre, il entretient à son tour la mémoire du chemin qui, en terres arides, guide et oriente le marcheur. » Le cairn est donc la mémoire du chemin, dans le désert comme dans les montagnes. « Mais ne se passe-t-il pas, dans le cœur du nomade, un semblable balisage du chemin, au plus profond, de l’ensemble de sa vie ?, s’interroge le père Jacques Nieuviarts. Tout se tamise en lui dans le va-et-vient intérieur […] ainsi, dans la marche, relit-on sa vie et la comprend-on autrement, de façon nouvelle. On n’en revient jamais indemne. »
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