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Une remarque fraternelle à la place d’une critique, ça marche (plutôt bien)

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Zuzanna Gorska-Kanabus - publié le 13/02/18
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Vous ne savez pas comment faire une remarque à quelqu’un ? Vous ne voulez ni critiquer ni éviter la confrontation ? Aleteia vous propose une idée très simple pour y parvenir.

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Faire une remarque à quelqu’un n’est pas chose facile. Pour la plupart d’entre nous, il est toujours difficile de savoir comment se comporter dans des situations tendues qui nécessitent une clarification. Il nous semble que nous n’avons le choix qu’entre deux attitudes extrêmes : celle de la critique ouverte, ou celle de la fuite de la confrontation.

Lorsque nous critiquons

La critique est liée au jugement et à l’appréciation de ce qui est bien ou mal. Celui qui critique se donne l’autorité, celle qui confère le droit de dénoncer les erreurs, les imperfections ou les vices. En adoptant ce genre d’attitude nous pouvons — consciemment ou inconsciemment — intimider, humilier l’autre, voire le rabaisser.


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La critique est un moyen de réponse à une situation qui nous a interpellé, mais dans sa forme elle peut détruire une relation au lieu de la construire. À la place d’insuffler de l’énergie, elle coupe les ailes. Elle permet rarement de trouver ensemble une bonne solution. Le plus souvent, elle impose une manière concrète de faire sans offrir de choix.

Lorsque nous évitons la confrontation

Éviter la confrontation ne peut pas influencer une relation de façon positive. Faire une remarque critique nous fait peur, comme de suggérer à l’autre qu’il va dans une mauvaise direction. Nous voudrions exprimer notre inquiétude ou des doutes, mais nous ne savons pas comment le faire.

Le choix de la fuite contribue à installer un manque de sincérité dans une relation.  Quand on aime vraiment quelqu’un — que ce soit d’amour ou d’amitié — la confiance est la valeur essentielle de notre lien. De l’autre, nous n’attendons que des bonnes choses. Surtout, nous voulons ressentir la sécurité et la confiance avec elle.


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Imaginons la situation où nous commettons une erreur, où nous faisons un mauvais choix qui se solde par un échec. Si notre proche nous disait après-coup : “Mais oui, je savais que tu prenais la mauvaise direction, mais je ne voulais pas te le dire pour ne pas te blesser…” Ne ressentirions-nous pas la tristesse, la déception, le regret ?

Quand on évite la confrontation, on peut blesser quelqu’un de façon aussi cruelle que si on le critiquait ouvertement.

Alors comment agir ?

La voie entre la critique et la fuite de la confrontation est celle de la remarque fraternelle. Elle se caractérise par une attitude humble, respectueuse, d’égal à égal et pleine d’amour. C’est une conversation sincère durant laquelle nous partageons nos inquiétudes et nos doutes. Certes, il s’agit d’un exercice peu facile, mais fructueux.

Comment s’y préparer ?

La remarque fraternelle implique au préalable de toujours se mettre dans la peau de l’autre. Les cinq questions suivantes devraient nous permettre de bien s’y préparer. Une sorte d’examen de conscience :

  1. Quelle est mon intention profonde en voulant indiquer une erreur ou un danger à quelqu’un ?

Que notre intention soit la plus limpide possible ! Qu’est-ce qui nous anime ? La bienveillance ? Ou le sentiment de montrer sa supériorité ? Une préoccupation ou une peur désintéressée ? Dans quelle mesure agissons-nous par amour… plutôt que par l’envie de montrer qu’on sait mieux que l’autre ? L’inquiétude que j’éprouve pour l’autre n’est-elle pas habitée par la jalousie ? Ne suis-je pas en train de chercher à lui couper les ailes pour justifier mon échec ou ma passivité ?

  1. Quelle est mon attente si je lui parle ?

Nous entreprenons quelque chose en vue d’obtenir un résultat. Si je fais une remarque à quelqu’un, est-ce pour l’aider à avancer et s’épanouir ? Ou n’est-ce pas plutôt pour le mettre par terre, comme c’est le cas pour ceux qui sont animés par la jalousie ? Le propre de la remarque fraternelle, c’est que la personne qui doit en profiter, c’est l’autre et rarement l’auteur de la remarque qui accepte de prendre l’initiative.

  1. À quel moment agir ? Comment ?

Il faut savoir choisir le moment et l’occasion d’une telle conversation. Comment puis-je faire tout pour qu’elle soit la plus confortable pour l’autre ? Quelles conditions seront les meilleures pour lui ?

  1. Quel est le sens de ma démarche ?

Une conversation sincère permet d’approfondir la confiance. Elle offre aussi la possibilité que certains exercent plus d’influence sur la vie d’autres personnes. Cette entrée dans l’intimité de l’autre implique une prise de conscience de la responsabilité qu’une telle action engendre. D’où l’importance de bien faire le point sur la clarté de ce qui nous motive en de tels cas.

  1. Si je ne le dis pas, notre relation changera-t-elle?

Voici un excellent critère qui permet de vérifier si le sujet qui nous préoccupe est vraiment important. Il y a parfois des choses qu’il vaut mieux laisser sous silence. N’est-il pas inutile de faire une remarque à propos d’un détail peu important, d’une tenue inadéquate ? En revanche, une remarque fraternelle peut en valoir la peine si cette tenue est franchement compromettante.

Prenons un autre exemple. Cela ne vaut pas la peine de faire une remarque si le désordre qui règne chez notre voisin de bureau est rare. En revanche, s’il devient quotidien, qu’il finit par déranger les autres dans l’organisation du travail, il est important de le dire. Ainsi, avant d’entamer une conversation fraternelle, n’oublions jamais de nous poser cette dernière question : si je le passe sous silence, est-ce vraiment grave ?


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