Mystérieuses et saisissantes, les catacombes intriguent et font frissonner. Leurs histoires se conjuguent avec le temps des martyrs et des premiers chrétiens. Mais pas seulement.
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L’abbé Jean-Jacques Bourassé, un prêtre et archéologue tourangeau du XIXe siècle, disait des apôtres du christianisme qu’ils venaient “chercher asile dans les entrailles de la terre”. Ainsi au cœur des catacombes, les crypto-chrétiens des premiers siècles de notre ère pouvaient se réfugier, célébrer des messes et honorer leurs martyrs à l’abri des accusateurs et pourfendeurs du Dieu Trinitaire en particulier sous le règne de Dioclétien (284-305).
On trouve de ces galeries souterraines de plusieurs kilomètres dans une multitude d’endroits comme à Rome, Naples Syracuse ou à Sousse en Tunisie. Aujourd’hui la totalité de ces vestiges antiques offre à voir une multitude de crânes, d’os et d’épitaphes jonchant des corridors sombres. Le mot catacombes vient d’ailleurs du latin ecclésiastique catacumbæ, inspiré du grec kata (en bas) et du latin chrétien tumba (tombe). Une origine explicite pour décrire la destination de ces galeries dont plusieurs existaient bien avant le christianisme notamment en Égypte à Alexandrie ou sur l’île de Malte.
La fin des catacombes
Comme le rappelle Clémentine Bourdin, jeune archéologue et historienne d’art, les catacombes chrétiennes ont vraisemblablement cessées d’être utilisées pendant l’ère des Pères de l’Église, à partir de l’édit de Milan en 313, lorsque l’empereur Constantin instaure la Paix de l’Église et stoppe ainsi les persécutions des chrétiens.
À cette époque, les chrétiens n’avaient plus l’utilité de se cacher dans ces galeries aménagées sous terre. Avant cela, ils fuyaient la persécution impériale romaine, pris pour des agitateurs, ainsi ils utilisaient dans leurs catacombes des symboles comme le poisson, l’ancre, la colombe ou le paon qu’ils gravaient sur les parois.
Une sémantique qui évolue
Saint Jérôme (mort en 420) écrivait dans son commentaire sur Ezéchiel : “Tandis qu’enfant j’habitais à Rome, et y étudiais les arts libéraux, (…) j’avais coutume de faire le tour des tombeaux des apôtres et des martyrs, et, souvent, d’entrer dans les cryptes qui (…credo que cryptas ingredi quae…), creusées dans les profondeurs de la terre, présentant sur leurs deux parois des corps d’hommes ensevelis”.
Il s’agit pourtant bien ici des catacombes romaines mais cet extrait révèle les difficultés sémantiques qui apparaîtront au fil des siècles quand il s’agira d’expliquer les notions de cryptes, de catacombes ou encore de grottes.
Paris n’a pas de catacombes
Évacuons les catacombes de Paris puisqu’il s’agit ici d’un abus de langage. En réalité elles sont simplement d’anciennes carrières souterraines où un immense ossuaire fut constitué à la fin du XVIIIe siècle pour des raisons sanitaires. Ces « catacombes » contiennent néanmoins plusieurs millions de restes d’ossements déposés sous terre pour vider les cimetières de la capitale. Figurent, parmi ces os mêlés, d’illustres personnages comme Madame Élisabeth (sœur de Louis XVI et déclarée servante de Dieu en 1953), Antoine Lavoisier, François Rabelais, Jean de La Fontaine ou encore Charles Perrault. Une aubaine pour les nécrophiles.
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