Dans la nuit du 16 au 17 juillet 2017, deux prêtres ont été enlevés en République démocratique du Congo par des miliciens dont les identités demeurent encore inconnues. Il s’agit des pères Pierre Akilimali et Charles Kipasa de la paroisse Notre-Dame des Anges de Bunyuka, du diocèse de Beni-Butembo, dans la province du Nord Kivu, au nord-est du pays.
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Si l’évêque du diocèse évoque la piste d’un groupe de Maï-Maï, les autorités locales ne privilégient, pour l’heure, aucune piste. Cette disparition intervient après une recrudescence de violences commises par des groupes armés dans la province du Nord-Kivu, sous fond de conflits intercommunautaires entre les Nande — ethnie à laquelle appartiennent les deux prêtres — et les Hunde d’une part, et les Hutus d’autre part. Les Maï-Maï sont des groupes d’autodéfense, constitués essentiellement de Hutus au cours la deuxième guerre du Congo, qui s’est déroulée entre 1998 et 2003, afin de lutter contre les combattants ougandais et rwandais.
Selon l’agence Fides, des Oeuvres Pontificales Missionnaires, la conférence épiscopale national du Congo (CENCO) a condamné l’enlèvement dans un communiqué signé par son président Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani, et a rappelé aux autorités congolaises leur devoir de « garantir la sécurité des personnes et de leurs biens », aux autorités. La CENCO a également demandé aux autorités du pays de « faire tout ce qui est en leur pouvoir pour libérer les deux prêtres des mains de leurs ravisseurs, et pour démanteler le réseau criminel qui déstabilise la paix dans la région ». « Les prêtres sont des hommes de Dieu qui consacrent leur vie pour le bien de la population, sans avoir d’agenda politique. Leur faire du mal signifie provoquer un dommage à l’ensemble de la communauté au sein de laquelle ils servent », relève Fides.
Mgr Utembi rappelle aussi que, depuis octobre 2012, on reste sans nouvelles de trois religieux assomptionnistes, les pères Pierre Ndulani, Anselme Wasikundi et Edmond Bamutute, enlevés dans leur paroisse Notre-Dame des Pauvres de Mbau, située à 22 km du diocèse des pères Akilimali et Kipasa. Ces troubles s’inscrivent la vague d’instabilité qui frappent l’ex-Zaïre, riche en minerais précieux, depuis bientôt 23 ans, pour des raisons ethniques et économiques.