Les Philippins sont fiers de proclamer que leur célébration de Noël est la plus longue et la plus joyeuse au monde. En effet, dès le 1er septembre, un Père Noël défile sur les écrans de télévision, plusieurs fois par jour et avec un décompte jusqu’au 25 décembre. Sur les radios locales, impossible aussi d’échapper aux chants traditionnels : un ou deux début octobre, une dizaine début novembre, et le maximum ces jours-ci. Pour les centres commerciaux et les municipalités, des crèches (Belen) ont été installées depuis longtemps. Aux Philippines, dans le pays le plus catholique de toute l’Asie, on ne risque pas de rater Noël !
La Parola
Symbole spécifique aux Philippines, la Parola ou étoile lanterne, est accrochée un peu partout. Elle est composée d’une armature de bambou, de papier, parfois de nacre et d’autres matériaux. Elle représente la lumière à suivre, l’étoile de Bethléem. Les particuliers allument chaque soir leur Parola et puis, au fur et à mesure que l’on se rapproche du 25 décembre, ils ajoutent des guirlandes électriques pour embellir la décoration extérieure de leur maison.
Dans les jours qui précèdent Noël, en soirée ou début de nuit, des enfants passent de maison en maison et chantent en chœur afin de gagner quelques sous. À l’école, dans les universités et dans la rue, des défilés avec de petits orchestres locaux ou une sono mobile sont organisés.
Messe du coq
Tout commence vraiment le 16 décembre pour les chrétiens. Ils assistent au moins à la première des neuf messes (Simbanggabi) qui sont célébrées à l’aube. Du 16 au 24 décembre en effet, vers trois ou quatre heures du matin, à l’heure du coq, les cloches des églises se mettent en branle et l’on voit des groupes joyeux se rendre, tout emmitouflés, dans leur paroisse pour la « missa de gallo ». Le prêtre célèbre ainsi chaque matin une messe entre cinq et sept heures. La croyance populaire veut que celui qui assiste à ces neuf messes puisse voir son vœu réalisé dans la nouvelle année.
Pasko
Le 24 décembre, tout le monde arrive petit à petit à la maison où il y a de quoi nourrir tout le monde. Personne ne touche au dîner du réveillon qui trône sur la table mais qui attendra le retour de la messe de minuit. Le soir, les rues se vident, chacun est en famille. À 22h, tout le monde s’est fait beau et se dirige vers l’église pour assister à la messe festive de Pasko (Noël). Un jeune couple, habillé comme Joseph et Marie, a passé sa soirée à frapper aux portes des maisons en demandant aux occupants de les loger. Comme dans la Bible, ils trouvent porte close. Ce « panunuluyan » s’achève quand ce couple se rend à l’église avant le commencement de la messe, la « misa de Aguinaldo ».
À la fin de la messe de la Nativité, de retour à la maison, place au dîner et enfin, pour les enfants, à l’ouverture des cadeaux. Vers 5h du matin, chacun retourne chez soi. Ce matin-là, les Philippins rendent visite à leurs aînés pour se faire bénir. Durant ce temps, vêtus des habits neufs apportés par le Père Noël, les enfants se rendent dans les maisons des parrains et marraines pour avoir un cadeau, quelques friandises et s’en retourner chez eux, avant midi, chargés de ces présents. Noël demeure un moment très important pour le Philippin : le temps de la famille, des échanges et des dons.
Pour en savoir plus sur les Philippines :
Nom : République des Philippines
Population (selon la Banque mondiale) : 109.6 million d'habitants (2020)
Superficie : 300 400 km²
Religions (selon une étude publiée en 2018 par Philippine Statistics Authority): 83% de catholiques ; 9,13%% de protestants ; 6,1% de musulmans.