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L’éducation sexuelle : un mal nécessaire

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Anaïs Deban - publié le 02/09/16
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Pour tous, parler de sexualité à ses enfants est souvent une porte qu'on ne traverse pas avec une aisance des plus naturelles. Pourtant il est important de s'y préparer...

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Pour tous, parler de sexualité à ses enfants est souvent une porte qu’on ne traverse pas avec une aisance des plus naturelles. Pourtant il est important de s’y préparer…

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Il est très tentant de répondre par un grand sourire à une question du type : “Pourquoi mon zizi devient tout dur ?”. Cependant il y a bien un moment où l’enfant comprendra que cela vous gêne. Vous avez dû en faire l’expérience, un enfant sait pertinemment quand un sujet dérange et souvent, il adore se précipiter dans la faille de votre assurance. Et puis surtout, ils en savent bien plus que nous le pensons et si vous ne le faites pas, d’autres le feront pour vous et pas de la façon la plus adroite ni la plus appropriée.

Raconter la sexualité, c’est raconter l’amour

Alors mettons notre embarras de côté car pour un enfant, les questions sur son corps et son sexe n’ont rien de perverses. C’est la réaction qu’on leur oppose qui génère un malaise, voire une culpabilité. C’est l’oeil adulte qui transforme quelque chose de parfaitement naturel en une sorte de déviance malsaine. Expliquer la sexualité à travers le prisme de l’innocence est le meilleur moyen pour que l’adulte qu’il sera aborde le sexe sainement. Nous pouvons transposer cela avec les habitudes d’alimentation et le rapport à la nourriture que vous faites passer à votre progéniture. Si vous ne cessez de l’humilier parce qu’il à un embonpoint, vous pouvez être certain que celui-ci développera un complexe et une frustration qui modifiera forcément la vision qu’il a de son corps… et souvent dans le sens de la dépréciation. Le moment du repas qui était censé être une fête, deviendra un moment douloureux, à vivre honteusement.

Très jeune, l’enfant – parfois le nourrisson – fait l’expérience de la masturbation. C’est souvent un moment assez délicat pour un parent. Et cela se comprend aisément ! Comment dire à un enfant qui ne comprend pas ce qu’il fait, que ses gestes appartiennent à la stricte intimité ? Et souvent, nous ne sommes pas préparés, nous réagissons donc à chaud, sans imaginer l’impact qu’une réaction peut avoir sur un petit bout en pleine construction.

Lui objecter un “t’as pas honte de faire ça devant tout le monde ?” est aussi inefficace que de dire à un bébé “c’est dégoûtant de baver partout !”. Ni l’un ni l’autre n’ont encore été introduits aux conventions sociales. Il est difficile de trouver la bonne méthode, la façon de faire idéale pour tout le monde. En revanche, il est certain que le seul message à faire passer est que le sexe n’est pas quelque chose de sale. Raconter la sexualité, c’est raconter l’amour. Pas la déviance. Pas la pornographie. Ces considérations viendront plus tard.

Halte à la pudeur mal placée

N’oublions pas que la sexualité comprend aussi l’appareil génital. Et nos organes sexuels, il faut en prendre soin. Si toute discussion qui a trait au sexe vous effraie (ce qui est bien normal), c’est tout de même un devoir parental que de faire savoir à son enfant que sa santé importe. Au même titre qu’un enfant se sent naturellement à l’aise pour vous dire qu’il a mal à la gorge, il devrait pouvoir le faire lorsqu’il s’agit de testicules ou de douleurs vaginales.

Et justement, quand emmener sa fille chez le gynécologue pour la première fois ? “Il n’y a pas vraiment d’âge idéal pour une première consultation. Dès que la fille se sent à l’aise et si la mère est à l’écoute, cela se fera naturellement. Plus on aborde ça tôt, plus ce sera banalisé dans l’esprit de la jeune fille. Éviter la question du gynécologue c’est prendre le risque qu’un jour, la fille soit complètement paralysée à l’idée d’y aller. Il y a des femmes qui n’osent pas aller voir le gynécologue parce que la discussion n’a jamais eu lieu. Certaines femmes ne font pas de frottis, ne se font pas dépister, ne savent pas quand la grossesse a commencé parce qu’elles n’ont pas voulu venir consulter à temps” regrette le gynécologue Sylvain Mimoun.

Et en cas de blocage, voici l’ouvrage parfait :

Osez parler de sexe à vos enfants de Sandra Franrenet, Éditions La Musardine. 127 pages, 11,90 euros.

L’auteur est journaliste mais surtout maman. Parce qu’elle a été confrontée à ces interrogations, elle décide d’écrire ce livre en le parsemant d’anecdotes et s’entourant de nombreux spécialistes de l’enfance et de l’adolescence. Gynécologue, sexologue, sage-femme, psychiatre… Tous se réunissent pour vous aider à mieux répondre aux questions de vos enfants lorsqu’ils traverseront cette étape si importante de la découverte de leur propre corps et de la conception. Loin d’être moralisateur, ce livre constitue un excellent appui.

Et l’on ne recommandera jamais assez la totalité des ouvrages du professeur Henri Joyeux sur le sujets : légers, didactiques et très complets. La référence !

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