Le temps pascal est comme un long dimanche de 50 jours que couronne la Pentecôte. La semaine qui suit Pâques constitue une octave où nous prenons conscience de la clarté du Ressuscité qui nous habite. Durant cette octave de Pâques, nous retrouvons dans la liturgie des Heures l'hymne du matin de Patrice de La Tour du Pin (1911-1975), « Lumière du monde, ô Jésus ». Lorsque j'entendis cette hymne de l'illumination divine pour la première fois, je fus inondé d'une joie profonde, tant j'avais le cœur tout brûlant. Ce fut mon premier contact avec l'œuvre de ce grand poète de la liturgie. Permettez-moi de vous partager cette expérience de la lumière du Christ.
Lumière du Christ
C'était en mai 1973. Je m'étais retiré à l'ombre d'une abbaye cistercienne, Notre-Dame de Bellefontaine, perdue dans les bois du Maine-et-Loire, dans les Mauges, non loin de Cholet. Je refaisais mes forces, avant de reprendre mon engagement auprès des handicapés à l'Arche de Jean Vanier, près de Compiègne.
La première nuit, je me levai pour assister à l'office des Vigiles. Je pénétrai dans l'église humide qui ressemblait à un grand vaisseau de granit. Le père abbé, Dom Emmanuel Coutant, m'invita à m'asseoir au chœur, près de lui. C'est là, au beau milieu du chœur des moines, dans cette froide attente de la lumière, que retentit l'hymne Lumière du monde, ô Jésus, sur une musique très fluide de Joseph Gelineau. Voici la première strophe :
Lumière du monde, ô Jésus,
Bien que nous n'ayons jamais vu
Ta tombe ouverte,
D'où vient en nous cette clarté,
Ce jour de fête entre les fêtes,
Sinon de Toi, ressuscité?
L'auteur habitait à 200 kilomètres de Bellefontaine et je ne le savais pas. Il mourra deux ans plus tard sans que je puisse le voir. Je le rencontrai de l'intérieur, me concentrant à l'essentiel de son œuvre, dans le mystère de la communion des saints. Lire la suite sur le blogue de Jacques Gauthier