Dans « Oser la vie et la liberté », ce moine bénédictin allemand, dont les livres se vendent comme des petits pains, se retourne sur sa vie et sa vocation monastique. Et livre au passage quelques bons conseils à tout un chacun.
Campagne de dons de Noël
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu.
Et ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
Avec plus de 250 titres traduits dans une trentaine de langues, Anselm Grum est certainement le bénédictin le plus lu dans le monde, sans doute juste après, révérence gardée, saint Benoît lui-même ! Ce qui, soit dit en passant, a fait la fortune de son monastère, l’abbaye de Munsterschwarzach, près de Wurtzbourg.
Quoique docteur en théologie, Anselm Grün n’est pas forcément un grand théologien mais plutôt un remarquable psychologue. Il y a dans ses livres une formidable expérience de la vie et des hommes, accessible à tout public et délivrée avec une sagesse aimable, et en effet une grande liberté. On pense à Montaigne en le dégustant, mais un Montaigne « réglé » par saint Benoît et par un demi-siècle de vie monastique, et qu’aurait éclairé la fréquentation assidue des auteurs spirituels. On sent qu’une grande érudition, si grande qu’elle sait se faire discrète, sous-tend ses propos, et plus encore une connaissance du cœur humain comme il s’en rencontre souvent chez les vieux moines, chargés d’ans et de sagesse mais plus encore de bonté.
Bien que ce livre ait été écrit avant l’élection du pape François (c’est la traduction française qui vient de paraître), on y trouvera beaucoup de convergences avec la pastorale du Saint-Père, qu’il s’agisse des conseils de vie ou des défis que doit affronter l’Eglise pour évangéliser le monde contemporain. L’idée de rejoindre les « périphéries » avec la confiance et même l’audace que donne la foi, y court comme en leitmotiv.
Ses innombrables conférences dans le monde entier et ses contacts réguliers avec des frères protestants ont donné une grande largeur d’esprit au père Anselm. On la trouve même parfois un peu large s’agissant, par exemple, de l’avenir du sacerdoce et de l’éventualité de l’ouvrir non seulement aux hommes mariés mais aux femmes…Mais ce ne sont là que quelques allusions non conclusives glissées dans un livre qui commence comme une touchante autobiographie et devient vite un vade-mecum pour tout chrétien et plus largement encore, pour tout amoureux de la sagesse.
Anselm Grün, Oser la vie et la liberté, traduit de l’allemand par Martine Huguet, Le Passeur, 200 pages, 18€