Vous croyez savoir écouter votre conjoint et pourtant il se plaint d’un manque d’écoute ? Voici quelques conseils pour développer une vraie écoute.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
“Ma femme me demande tout le temps de l’écouter, ce que je fais de bon cœur. Mais je vois bien qu’elle n’est pas satisfaite de la qualité de mon écoute. Que faire ?”, me demandait un jour un mari. Dans toute relation, l’écoute est très importante. Dès que nous avons un problème avec notre conjoint, notre enfant, notre ami, notre collègue, etc., il nous est conseillé de l’écouter. Et il est vrai que, généralement, il nous en remercie, alors que nous n’avons pas ouvert la bouche. Mais l’écoute ne peut être pleinement satisfaisante que s’il s’agit d’une écoute active. Un bien grand mot qui montre qu’écouter n’est ni se taire, ni se contenter d’une reformulation automatique de type “commercial”.
Décoder le sentiment derrière la parole
Écouter, c’est d’abord accueillir les propos de l’autre, surtout son ressenti, et lui donner le droit de percevoir les choses autrement que nous. N’oublions jamais qu’un sentiment négatif accueilli quitte souvent celui qui l’exprime. L’épouse fatiguée d’une journée pénible, si elle peut décharger son épuisement auprès d’un mari compréhensif, retrouvera la paix et la force.
Écouter, c’est aussi décoder le sens exact des mots utilisés. Quand on dit : “J’ai faim”, il est clair que cela veut dire : “J’ai faim”. Mais quand quelqu’un dit “peut-être”, cela peut vouloir dire “non” ou “oui”, d’après l’expert en langage corporel Allan Pease. Écouter, c’est surtout décoder le sentiment qui accompagne la parole de l’autre : un mari peut très bien savoir ce que sa femme lui reproche, (“Il ne parle pas”), mais ne pas entendre à quel point elle en souffre.
Lire aussi :
Le pouvoir des mots : imposer ses sentiments ou traduire le réel ?
Écouter, c’est se mettre à la place de l’autre, tout en restant soi
Écouter, c’est surtout vivre cette vertu – l’une des plus belles formes d’amour – que le psychologue Carl Rogers appelle l’empathie (littéralement “sentir, souffrir dans”). C’est cette capacité qu’a une personne qui écoute de se décentrer, de laisser de côté sa façon de voir pour entrer dans les sentiments, et ainsi montrer qu’elle comprend ce que son conjoint vit. Écouter, c’est se mettre à la place de l’autre, tout en restant soi. Être emphatique, c’est comprendre ce que son conjoint vit, et réciproquement : la place qu’il n’a pas toujours dans la société, sa peur du chômage, ses dossiers qui l’arrachent à sa vie de famille.
Les chrétiens ont un exemple formidable d’empathie : le Christ, qui n’est pas venu sur Terre en visiteur, mais qui a vécu la condition humaine en totalité, qui a eu faim, qui a eu soif, tout en restant Dieu. Il s’est mis dans notre peau : l’Incarnation n’est-elle pas plus parlante encore que l’empathie ? Pour être de plain-pied avec l’homme, Il a laissé dans l’ombre sa divinité, comme l’écoutant laisse ses idées au vestiaire pour entrer dans la problématique de l’autre. Non pas pour le manipuler, mais par Amour !
Denis Sonet
Lire aussi :
Savez-vous vraiment écouter les autres ?