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Une semaine après Noël, l’Église célèbre solennellement la maternité divine de la Vierge Marie. Bien sûr, nous l’avons déjà fêtée à Noël : on ne saurait la dissocier de son Fils Jésus. Et c’est d’ailleurs pourquoi, pendant des siècles, dans la liturgie occidentale, il n’y eut pas de fête célébrant spécialement la maternité divine de Marie, hormis des traditions locales. C’est seulement le pape Pie XI qui étendit cette solennité à l’Église universelle, pour mieux marquer encore le privilège extraordinaire de Marie, Mère de Dieu. Elle tient en effet une place toute particulière dans l’Histoire du Salut : c’est par elle et en elle que le Fils de Dieu s’est fait homme pour sauver tous les hommes.
Une semaine après Noël, c’est aussi le premier jour de l’année nouvelle où nous aimons à échanger des vœux de bonheur avec ceux qui nous entourent. Le fait que ce jour-là soit consacré à Marie, Mère de Dieu est une invitation à lui confier ces vœux et toutes les personnes auxquelles nous les adressons. Invitation aussi à nous confier nous-mêmes à celle, qui mieux que personne, peut nous aider à trouver le vrai bonheur, tout au long de ces 365 jours qui s’ouvrent devant nous.
La Vierge Marie accompagne tous les parents
Marie est mère, Mère de Jésus et notre Mère. Demandons-lui sans cesse de nous aider dans notre mission de parents. Marie n’était pas une mère de famille comme les autres en tant que Mère de Dieu, mais elle était aussi une mère semblable aux autres, en tant que maman d’un vrai petit garçon "en chair et en os" qui avait besoin qu’on s’occupe de lui exactement comme tous les petits garçons de la terre. Il ne faut avoir, ni donner aux enfants, une vision éthérée de la Sainte Famille.
Comme toutes les mamans, Marie préparait les repas, lavait et changeait son bébé, lui apprenait à marcher et à ranger ses affaires. Elle aussi connaissait la fatigue des fins de journées et la lassitude, parfois, devant la vaisselle ou le linge à nettoyer. La vie de la Sainte Famille n’avait apparemment rien d’exceptionnel : ce qui était exceptionnel c’était l’amour infini avec lequel Marie, Joseph et Jésus accomplissaient toutes choses… à commencer par les petites choses très prosaïques qui remplissaient leurs journées comme elles remplissent les nôtres.
Marie nous apprend à dire "oui" à Dieu au quotidien
Marie, Mère de Dieu, est la première de toutes les créatures. Et pourtant, sa vie est toute discrète et humble, elle se soumet à la Loi juive comme toutes les autres femmes (par exemple pour la purification). Elle ne se fait pas remarquer. Dans les rues de Nazareth, à la fontaine, rien ne la distingue des autres femmes, personne ne peut deviner ce qu’il y a d’extraordinaire dans cette vie si ordinaire. Mairie nous apprend à tenir notre place, sans nous enorgueillir des talents que Dieu nous a donnés ou de ceux dont Il a comblé nos enfants. Elle nous apprend que la seule chose qui compte, c’est de désirer Dieu, de Lui dire "oui" en tout et partout, sans nous inquiéter ou nous glorifier de ce que ces "oui" peuvent nous conduire parfois sur des chemins extraordinaires.
Marie sait que tout lui vient de Dieu. C’est pourquoi elle est si joyeusement libre. Rappelons-nous le "Magnificat". Marie nous apprend à savoir reconnaître nos dons, à les cultiver pour les faire fructifier mais en gardant toujours un cœur pauvre : le cœur de celui qui sait qu’il n’est rien tout seul et qu’il reçoit tout de Dieu.
Être en paix en toute circonstance
Marie, Mère de Dieu, est aussi fille de Dieu et elle se sait aimée au-delà de tout. Elle a confiance, pleinement, même si elle ne connaît de l’avenir que la terrible prophétie de Siméon, au Temple de Jérusalem : "Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre" (Lc 2, 34-35).
Imaginons-nous entendant une telle prophétie moins de deux mois après la naissance de notre bébé. Maire, elle, ne se laisse pas troubler. Elle n’est pas insensible, au contraire, ni blindée contre l’inquiétude maternelle ; il suffit de relire l’évangile du recouvrement de Jésus au Temple : "Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant !" (Lc 2, 48). La foi n’est pas un tranquillisant et la foi de Marie ne l’empêche nullement de souffrir comme toute mère – et même davantage car elle aime davantage. Mais elle reste toujours plongée en Dieu, ce qui fait que rien ne la trouble profondément. Tout se joue en elle sur fond de paix joueuse et indestructible. C’est cette paix que nous pouvons lui demander, en ce début de l’année, pour nos familles et le monde entier.
Christine Ponsard