Pour grandir et progresser, un enfant a besoin d’être encouragé. Mais comment valoriser ses qualités sans trop flatter son orgueil ?
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Dès les premiers mois de sa vie, le tout-petit a besoin de sentir la confiance de ses parents. La joie et la fierté avec lesquelles ceux-ci accueillent le moindre de ses progrès – qu’il s’agisse de tenir sa cuillère ou de risquer ses premiers pas – sont de puissants stimulants, qui le sécurisent en profondeur et l’invitent à aller toujours plus loin. C’est ainsi qu’il va pouvoir grandir. Sans cesse, il cherchera dans le regard de ses parents la confiance qui encourage à persévérer dans l’effort, qui donne envie de devenir adulte et permet, le moment venu, de prendre son envol. Mais il ne faut pas oublier qu’encourager avec justesse, c’est encourager en vérité.
S’il est mauvais d’insister sur les limites d’un enfant, il n’est pas meilleur de l’entretenir dans l’illusion qu’il sait tout et qu’il peut tout. Dans un premier temps, ça lui donnera peut-être confiance en lui. Mais tôt ou tard, il s’apercevra qu’on l’a trompé : il en viendra inéluctablement à douter de lui-même et des autres. Dieu lui a confié des talents qui font de lui une personne irremplaçable : voilà ce qui le rend précieux ! Ce sont ces talents-là qu’il faut l’aider à connaître et à faire fructifier. Un enfant est un secret que Dieu dévoile peu à peu à ses parents. Pour encourager en vérité, il faut poser des exigences. Le but des encouragements n’est pas de faire plaisir à l’enfant, ou de faire plaisir aux parents. Le but, c’est de l’aider à grandir. Et pour cela, il a besoin que la confiance des parents s’exprime sans démagogie.
Savoir doser ses exigences
Encourager ne se consiste pas à se complaire dans l’énumération des qualités d’un enfant ! Encourager, c’est poser les jalons qui lui permettront de donner le meilleur de lui-même. C’est donc user de son autorité, en n’oubliant jamais que la qualité première de celui qui exerce l’autorité est d’aimer ceux qui lui sont confiés, non pour leur imposer une vision des choses, mais pour être au service de leur croissance et de leur maturité.
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Il faut savoir doser ses exigences, et essayer de discerner sur quels points elles doivent porter. A placer la barre trop haute, à essayer de lutter sur tous les fronts en même temps, on risque le découragement ! Il ne faut pas demander trop à l’enfant, mais lui demander assez pour qu’il aille jusqu’au bout de ses possibilités, dans tous les domaines. Cela suppose de respecter ce qu’il est profondément, sans chercher à le conformer à ses rêves parentaux d’enfant idéal. Et en même temps, il ne faut pas se contenter d’à-peu-près ; ne pas chercher à l’enfant trop facilement des excuses. Il faut prendre le risque de le voir se tromper, tomber, essuyer des échecs. Il faut résister à la tentation d’agir à sa place et d’assumer les responsabilités qui lui incombent.
Dieu nous encourage toujours, Il ne nous flatte jamais. Il nous aime trop pour nous laisser végéter dans une tranquille médiocrité. Dans sa miséricorde, Il nous révèle notre beauté, mais nous montre aussi notre péché. Son amour est exigeant. Il ne perd jamais patience devant nos chutes, nos réticences, nos refus, mais Il ne se contente pas de demi-mesures. Inlassablement, Il nous appelle à aimer davantage.
Christine Ponsard
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