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La famille est la plus belle école de l’amour mais parfois, dans le tourbillon de la vie quotidienne, il peut être difficile de s’aimer les uns les autres. Quelques conseils pour cultiver cet amour quoi qu’il arrive.
1. « L’amour est patient »
La Première Lettre aux Corinthiens 13, 4 est à méditer les soirs de semaine, aux alentours de 18 heures, quand le petit dernier hurle pour réclamer son biberon, tandis que son frère aîné refuse d’apprendre sa leçon d’anglais et que les cadets en profitent pour transformer la salle de bain en piscine ? Quelle mère de famille n’a pas ressenti, dans ce genre de situation, une envie féroce de hurler avant de s’exiler sur une île déserte ?
On pourrait décliner cet exemple sur tous les tons. Car la première forme de patience à laquelle nous sommes appelés est cette patience quotidienne qui passe à travers de toutes petites choses. Alors, avant d’entrer dans la salle de bain ou d’approcher l’élève récalcitrant, lançons un petit SOS vers le Ciel : Seigneur, donne-moi ta patience ! Cette prière dure une seconde et elle change tout : pas d’un coup de baguette magique, mais en profondeur.
2.« L’amour est serviable »
La famille est la première école du service. Si nous incitons nos enfants à rendre service "en commençant par leur donner l’exemple", ce n’est pas seulement parce que cela rend la vie de famille plus agréable et plus facile, mais parce qu’à travers les multiples attentions que nous avons les uns pour les autres, nous découvrons que "servir" ne consiste pas à faire le plus possible de bonnes actions, mais à être serviteur.
Si l’amour demandait seulement que nous rendions service, nous pourrions nous estimer quittes au bout d’une certaine quantité de services rendus. Mais à travers tous ces services, si humbles soient-ils, il nous est demandé de nous donner. Et nous ne serons jamais au bout de ce don.
3.« L’amour ne s’emporte pas »
Dans une vie de famille, que d’occasions de se mettre en colère les uns contre les autres ! Ne nous en étonnons pas, c’est normal. Ne faisons surtout pas comme si nous n’éprouvions jamais de colère : en soi, éprouver de la colère n’est ni bien ni mal. "Comme tous les sentiments, on n’a pas à avoir le droit ou non de la ressentir. Elle est là, c’est tout", explique Dominique Megglé, psychiatre, qui précise dans Être heureux en famille : "J’ai vu d’extraordinaires haines silencieuses et meurtrières dans des familles où il était interdit de se sentir en colère".
Grandir dans l’amour, c’est apprendre à gérer nos colères, à ne pas nous laisser emporter par l’énergie qu’elles mobilisent en nous.
Le tout est de savoir ce que nous faisons de notre colère : si nous la laissons exploser n’importe comment, si nous acceptons qu’elle dicte nos comportements, alors elle devient mauvaise. Grandir dans l’amour, c’est apprendre à gérer nos colères, à ne pas nous laisser emporter par l’énergie qu’elles mobilisent en nous.
4.« L’amour n’entretient pas de rancune »
Il est parfois difficile de discerner ce que nous avons à pardonner, notamment lorsqu’il s’agit de minuscules offenses, apparemment insignifiantes. On a tendance à ne pas les relever, ne serait-ce que par orgueil : il est très humiliant de se reconnaître offensé par une broutille ! Mais ces broutilles accumulées étouffent plus sûrement l’amour que les fautes graves. Dans l’ordre de l’amour, rien n’est insignifiant, et si nous ne veillons pas chaque jour à nous pardonner en famille, même les plus petites choses, nous allons nous couper les uns des autres, insensiblement mais sûrement.
5.« L’amour trouve sa joie dans la vérité »
On dit couramment que « l’amour rend aveugle ». Une certaine forme de passion amoureuse, peut-être, mais pas l’amour. L’amour, au contraire, voit l’autre dans sa vérité, qui n’est pas forcément révélée par les apparences. Aimer l’autre, c’est rester attentif à ce qu’il est en profondeur et à y trouver notre joie. Or, nous savons bien que la routine est le pire ennemi de l’émerveillement. À voir notre conjoint et nos enfants tous les jours, nous risquons de ne plus regarder que la surface de leur être : ces petits travers qui nous agacent, ces traits de caractère que nous croyons trop bien connaître, ces propos et ces attitudes qui ne savent plus nous surprendre.
Mais ce n’est pas ainsi que Dieu les regarde : Il voit la profondeur de leur être, la beauté qu’Il a mise en eux. C’est Lui qui nous apprend à regarder nos frères en vérité, avec émerveillement et reconnaissance. Prenons le temps de regarder notre conjoint, nos enfants, à la lumière de Dieu. Prenons le temps de rendre grâce pour toutes les merveilles qu’Il a déposées en eux.
Christine Ponsard