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“Est-ce que je l’aime vraiment ?” : les signes qui ne trompent pas

KOBIETA
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Edifa - publié le 07/09/20
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Un peu, beaucoup, passionnément… Vous n’êtes pas sûr de vos sentiments ? Voici les cinq signes qui vous aideront à y voir plus clair.

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Vous éprouvez beaucoup de sentiments pour une personne mais vous vous demandez si vous l’aimez vraiment ? Avant de vous demander si vous êtes vraiment amoureux, posez-vous la question suivante : qu’est-ce que l’amour ?

Comment aimez-vous ?

Y a-t-il un mot plus piégé que celui-là ? On dira que le chat « aime » la souris, mais la souris préférerait de beaucoup ne pas être aimée ! On dira d’autre part que le Christ « aime » l’humanité pour laquelle Il a donné sa vie. C’est quand même ahurissant de penser qu’on emploie le même mot pour le chat et pour le Christ ! Si bien que lorsqu’une personne vous dira : « Je t’aime », il importe de lui demander (subtilement !) : « En quel sens ? M’aimes-tu pour me consommer, ou pour me faire grandir ? » Vous aurez également à vous poser loyalement la question : « Cette personne, comment je l’aime ? Pour elle, ou pour moi ? »

Est-ce assez dire que ce mot d’amour est terriblement ambigu ! Combien sont persuadés qu’ils aiment alors qu’ils consomment, qu’ils possèdent ? Il est difficile de définir l’amour, d’en cerner tout le mystère. L’amour ne se laisse pas enfermer dans une définition.

Les « évidences » de l’amour

Vous vous demandez si vous aimez vraiment cette personne. Certains vous répondront que si vous aimez vraiment, vous ne vous poserez pas la question : les vrais amoureux ne doutent pas de leur attachement, ils ont la certitude profonde que « c’est elle », que « c’est lui ». C’est vrai que l’amour, dans son élan premier, d’une part transporte littéralement dans un univers merveilleux et plein de promesses, d’autre part se focalise sur un être unique au monde, dans une exclusivité absolue, rappelant l’amour fusionnel et exclusif de l’enfant à sa mère.

Comment douter de son amour quand on plane sur les nuages du bonheur d’être aimé et qu’on sent que tous les autres indiffèrent ? Un critère ne trompe pas : le sentiment d’un terrible manque en l’absence de l’aimé. « Un seul être me manque et tout est dépeuplé. »

Et pourtant, vous prenez conscience que ce fol élan qui pousse deux êtres l’un vers l’autre n’est peut-être pas suffisant pour mériter le beau nom d’amour. Si vous hésitez, c’est peut-être que vous percevez que votre raison a aussi son mot à dire. Certes, on affirme bien haut que « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ». Pourtant, dans un enjeu aussi grave qu’un choix amoureux, il importe de faire une place à la réflexion.



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Place à la raison (aussi) !

Aimer, c’est incontestablement, en premier, être « projeté » littéralement vers l’autre par l’élan du désir. Irrationnellement. Avec cette impression que s’est opéré un déclic, le « tilt » émerveillé de la découverte de l’élu. Aimer, c’est désirer. Une relation de couple où n’existe pas le feu du désir tiendrait difficilement. Il reste que la raison peut essayer de percevoir les fils ténus du jaillissement du désir. Pourquoi cette personne a-t-elle suscité chez vous une telle émotion indéfinissable ? À quelle attente inconsciente correspondait-elle ? On peut toujours se demander quelle partie de l’inconscient a vibré : la partie lumineuse, qui rêve de générosité, ou la partie trouble, présente chez tout être humain.

La raison doit aussi demander des comptes aux sentiments. Êtes-vous assez fort pour supporter les défauts de l’autre ? Pour durer en dépit des aléas de la vie ? Pour dépasser la phase difficile de l’ajustement à l’altérité de l’aimé ? Mais aimer, c’est aussi vouloir rendre heureux l’être aimé. Si, au départ, l’amoureux est surtout centré sur lui, aimant l’amour plus que l’élu, savourant la joie narcissique d’être choisi, vient un moment où monte de son cœur un besoin fou de reconnaissance envers celui qui lui donne tant de bonheur.

Et le miracle s’accomplit : le désir bascule dans le don. « Cette personne merveilleuse qui me comble tant, j’ai envie de la combler à mon tour. » Et l’amoureux découvre qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. L’amour arrache au narcissisme, il est appel à sortir de soi, pour découvrir les richesses et les mille possibilités du don. Il appelle à se décentrer sur l’autre, à l’accueillir dans le respect total de son mystère, à l’entourer de tendresse, mais surtout à le faire grandir, au besoin par un certain renoncement à soi-même. « Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même », disait sainte Thérèse de Lisieux.


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Un peu, beaucoup, passionnément ?

De sorte que l’amour est le chassé-croisé du désir et du don. Certaines amours ne sont bâties que sur le désir : elles durent peu. À l’inverse, certains couples ne sont bâtis que sur le don. Ils durent plus longtemps, mais un jour s’effondrent – l’héroïsme à jet continu n’est pas possible pour tout le monde ! Le don et le désir sont les deux composantes d’un amour solide. Ils s’épaulent mutuellement : le don supplée aux aléas, aux lassitudes du désir ; le désir suscite et rend plus facile le don.

Mais la peur de l’engagement peut faire douter de la profondeur des sentiments. Ça vaut la peine, quand on aime et qu’on estime profondément quelqu’un, de prendre le beau risque de l’engagement. Car « vivre est une prière que seul l’amour peut exaucer » (Romain Gary).

Plus concrètement encore, vous ne pouvez avoir la certitude d’aimer que si vous éprouvez cinq grandes aspirations :

1. Un désir physique incontestable : si votre corps n’éprouve aucun besoin charnel envers la personne, arrêtez les frais. Et inutile de faire un essai : vous iriez tous deux au fiasco.

2. Une tendresse qui rêve de s’épancher.

3. Une avidité de communiquer, de partager avec elle/lui vos projets, votre idéal de vie.

4. Le rêve lointain peut-être, mais réel, de voir votre amour se réaliser dans la venue d’un enfant.

5. Une admiration réciproque qui regarde l’autre comme une personne et jamais comme un objet.


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Denis Sonet

 

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