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Mode d’emploi des vacances avec ses frères et sœurs

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Edifa - publié le 31/07/20 - mis à jour le 21/07/22
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Les vacances offrent bien des occasions de se retrouver entre frères et sœurs. Certes c'est une grande joie, mais qui suppose toujours que l'on fasse des efforts de part et d'autre.

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L'amour fraternel est exigeant à tout âge : depuis les marmots qui se disputent le même seau de plage ou se lancent du sable à la figure, jusqu'aux vieillards chenus qui se querellent pour des questions d'héritage mal digérées. Les disputes entre frères et sœurs peuvent se rencontrer à toutes les générations, et se décliner sur tous les tons, depuis les heurts sans gravité jusqu'aux haines meurtrières. Ce n'est pas étonnant : depuis le péché originel, il est difficile d'aimer l'autre, et plus on est proche de cet autre - comme dans une fratrie - plus on est exigeant et vulnérable à son égard. Si l'amour entre frères et sœurs n'est pas facile, c'est justement en raison de sa richesse propre. Car une fratrie est un trésor : les difficultés de l'amour fraternel sont largement compensées par les joies qui en découlent.

Ce qu'apporte un frère ou une sœur est irremplaçable

À l'âge adulte, les relations fraternelles s'enrichissent de l'arrivée éventuelle des conjoints et des enfants. S'enrichissent... et se compliquent ! Car les "pièces rapportées" (que certaines familles nomment plus joliment les "valeurs ajoutées") ne sont pas liées par les mêmes complicités, les mêmes souvenirs, les mêmes traditions et rites familiaux. Et les conceptions en matière éducative peuvent beaucoup varier d'un foyer à l'autre, ce qui rend parfois la cohabitation entre cousins un peu tendue. Ajoutons que lorsque les enfants se disputent il est très tentant de prendre parti pour sa progéniture et de prolonger entre parents les querelles des petits. Pourtant, ce qu'apporte un frère ou une sœur est irremplaçable. Le mesurent bien ceux qui en sont privés, soit parce qu'ils sont enfants uniques, soit parce que leurs frères et sœurs sont décédés.

Un frère ou une sœur est un ami donné par la nature. Et pas n'importe quel ami, car ce sont nos racines les plus profondes que nous partageons avec lui ou elle. C'est d'ailleurs pourquoi il est très précieux d'observer son conjoint au sein de sa fratrie : c'est une manière de mieux le connaître et par conséquent de mieux le comprendre pour mieux l'aimer. Si nous voulons profiter pleinement de vacances avec nos frères et sœurs, soyons conscient des efforts que cela implique. Tout d'abord, soyons réalistes et ne surestimons pas nos capacités : si nos conjoints ont peu d'atomes crochus et que nos enfants ne sont pas du tout éduqués de la même manière, peut-être est-il souhaitable de ne pas cohabiter trop longtemps ?

Mode d’emploi des vacances réussies

La location de maisons voisines est une bonne solution, qui permet à chaque famille de vivre à son rythme, tout en favorisant les échanges entre cousins, les activités communes et le partage des repas. Le but est de se rapprocher, pas d'accumuler les rancœurs. Il serait dommage de rater ces retrouvailles faute d'avoir correctement apprécié les difficultés. S'aimer entre frères et sœurs suppose que l'on sache distinguer où sont les priorités : énormément de détails quotidiens, à commencer par l'élaboration des repas, ne valent pas la peine qu'on se chamaille, surtout lorsqu'on ne vit que quelques jours ensemble.

Profitons pleinement de la joie d'être réunis, en nous acceptant tels que nous sommes, en mettant éventuellement de côté certains de nos principes éducatifs, en décidant de nous adapter aux fantaisies des uns et aux manies des autres. Dans ce domaine, l'humour arrange bien des choses, surtout quand il est manié avec tendresse. Et le pardon est indispensable, même et d'abord pour les heurts superficiels : justement parce qu'on s'aime, on se blesse facilement. En s'accumulant, les petites offenses non pardonnées finissent par produire des rancunes tenaces.

S'aimer entre frères et sœurs suppose que l'on sache distinguer où sont les priorités : énormément de détails quotidiens, à commencer par l'élaboration des repas, ne valent pas la peine qu'on se chamaille, surtout lorsqu'on ne vit que quelques jours ensemble.

Partager des vacances communes n'implique pas de vivre ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sinon, gare à l'étouffement ! Ce n'est pas trahir les autres ou faire preuve d'un esprit d'indépendance démesuré que de vouloir se ménager du temps en famille restreinte (Papa, Maman et leurs enfants), en couple, et même seul. Nous en avons tous besoin, et certains plus que d'autres. Les jeunes enfants aussi peuvent souffrir de vivre continuellement en collectivité. Il est important de leur offrir des moments de solitude ou de tête-à-tête. Et pour aimer les autres, n'oublions pas de recharger nos batteries à la Source de tout amour, en préservant le temps de la prière.

Christine Ponsard

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