Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Les vacances sont une occasion de se retrouver en famille, mais aussi en couple. Conseils du père Pierre Descouvemont, ancien conseiller national des Équipes Notre-Dame, pour dynamiser sa vie de couple cet été et passer de bons moments à deux.
Les vacances permettent aux époux de passer plus de temps ensemble. Est-ce suffisant pour se retrouver ?
Pierre Descouvemont : La vie quotidienne oblige à beaucoup d’agitation, elle est guidée par le souci de l’efficacité : le couple ne peut échapper à ce rythme, qui l’asphyxie s’il n’y prend garde. Les vacances sont un moment privilégié pour sortir de la routine et redécouvrir le bonheur d’être simplement ensemble. Les moments de retrouvailles sont ordinairement passés à discuter, à résoudre des problèmes, ou dans l’alcôve. On oublie de goûter la joie de se recevoir l’un l’autre comme un véritable cadeau du Ciel, ou celle de jouer avec ses enfants. Il peut aussi être bénéfique de prendre le temps de rester ensemble en silence pour redécouvrir la tendresse des fiançailles, le bonheur de la présence de l’autre.
Ce temps de loisir peut être un sommet de l’année, et non un simple moyen de réussir le reste de sa vie.
Pris par le tourbillon de la vie, beaucoup se disent qu’ils goûteront la joie de se retrouver une fois à la retraite. Mais quand elle arrive, s’ils n’ont pas appris à communiquer, ils ne savent pas comment faire. Cet exercice est encore plus nécessaire à ceux qui ont des responsabilités professionnelles. Souvent, ils ne voient les vacances que comme une occasion de repos pour une nouvelle année performante. Ce temps de loisir peut être un sommet de l’année, et non un simple moyen de réussir le reste de sa vie.
D’accord, mais ça n’est pas très facile avec les enfants, les allées et venues de l’été...
Beaucoup de parents sont épuisées par ces mois qui parfois n’ont de vacances que le nom. Mais très souvent, si l’on veut bien s’arranger pour quelques jours, on peut confier ses enfants aux grands-parents ou aux amis. Je dis souvent à ceux qui ont peur de délaisser leurs enfants : "Osez vous retrouver à deux. Vous êtes époux avant d’être parents. Vous avez le droit d’être heureux. Vos enfants le savent et le sentent. Ils n’ont pas seulement besoin de l’amour de chacun de leurs parents, mais de l’amour de leurs parents entre eux. Quel que soit leur âge, ils s’en nourrissent."
Faut-il profiter de ces retrouvailles pour faire ressortir les soucis, voire les rancœurs de l’année ?
Je préfère la thérapeutique à froid plutôt qu’à chaud. Dans la décontraction des vacances, on peut se dire des choses qui pèsent. Non pour accuser, mais pour expliquer : dire un sentiment n’est pas juger, ni sommer de changer. Dans la vie amoureuse, à l’inverse de la vie spirituelle ou professionnelle, il est bon de s’arrêter sur son "ressenti", d’arriver à dire avec amour ce que l’on ressent. Cela n’empêche d’ailleurs pas de comprendre pourquoi l’autre adopte tel ou tel comportement. Ensuite, avec le temps et une meilleure compréhension mutuelle, nous pouvons espérer que l’autre évitera de nous faire mal.
Et les couples qui traversent des orages ou des zones de turbulence, doivent-ils essayer une fois de plus de s’expliquer ?
Il n’y a pas de solution miracle pour sortir d’un moment difficile, chaque couple doit trouver ses solutions. La parole n’est utile que si elle se veut constructive, sinon, elle peut être destructrice. Les retraites, le recours à un conseiller conjugal, ou à un thérapeute, peuvent être bénéfiques. Quoi qu’il en soit, la foi donne l’espérance pour traverser les moments de crise. Malgré les tensions, il faut croire à l’amour de Dieu et à la force du sacrement de son mariage.
Osez vous retrouver à deux. Vous êtes époux avant d’être parents.
Pour en revenir aux vacances, si elles sont un moment où l’on prend du recul par rapport aux soucis de l’année, on ne peut tout résoudre par la prise de distance ou l’humour. On n’élimine pas le mystère de la Croix pendant les vacances ; elles occasionnent nécessairement des moments de renoncement.
Que conseillez-vous à ceux qui voudraient prier ensemble pendant les vacances ?
De ne pas chercher à trop bien faire, sinon, on prie une fois ou deux et on se décourage. Il faut prier le plus simplement possible. Discrètement dans le camping ou l’hôtel, spontanément au sommet des montagnes ou devant un coucher de soleil. Il est plus facile de prier dans des lieux porteurs. C’est aussi dans ces moments de calme que l’on peut prendre conscience que l’on ne prie pas seulement pour soi, mais aussi parce que Dieu nous attend. Il se réjouit de voir un couple Lui consacrer du temps.
À ceux qui ont l’impression de tourner en rond dans leur prière, je conseille un petit exercice : repérer ce qui, dans les textes de la Bible, est source de joie. Quelles sont les paroles qui nous font espérer ? Quelles sont celles qui nous mettent dans la paix ? C’est une excellente façon de se retrouver. La Parole de Dieu est vivante, elle nourrit l’homme.
Propos recueillis par Bénédicte Drouin