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De l’heure du coucher au temps passé devant les dessins animés, sans oublier leur chambre qu’ils rangeront « plus tard », les enfants ne sont jamais à court d’arguments pour négocier les règles établies. Une guerre usante, y compris pour les meilleurs des parents. Ancien officier du Raid, Laurent Combalbert témoigne :
« J’ai passé les quinze dernières années à préparer et à mener des négociations considérées comme les plus difficiles et les plus risquées au monde. Et pourtant, ces négociations sont bien loin d’égaler en termes de complexité celles que je mène au quotidien à la maison. En effet, j’ai quatre enfants… »
Pires que les Farc, les petits chérubins ? Dans Devenez meilleur négociateur que vos enfants (ed. ESF), Laurent Combalbert explique comment mettre fin aux discussions interminables et faire régner le calme à la maison.
Définir clairement le « non négociable »
Le point faible des parents ? L’affect. C’est lui qui les paralyse face à une larme ou à une supplication savamment dosée de pertinence : « Pourquoi non, alors que j’ai eu 17 de moyenne en maths ce trimestre ? » Pas toujours évident de résister. Mais il ne faut pas oublier que « la relation que les parents entretiennent avec [leurs enfants] a pour objectif premier de les éduquer, et souvent de leur dire “non” », rappelle le spécialiste en négociations.
Parmi les règles édictées à la maison, « il est primordial de définir le “jamais négociable”, c’est-à-dire les sujets sur lesquels il est possible d’échanger à titre d’explication, mais dont l’exécution ne saurait souffrir aucune remise en cause », poursuit le coach. La politesse, la sécurité, le respect des autres, l’assistance à la messe dominicale… chaque famille fonctionne à sa manière. Le « non négociable » doit être clairement défini en couple et exprimé aux enfants avec conviction.
Prendre le temps d’expliquer les règles
Est-ce à dire que certaines règles sont négociables ? Oui, mais « négocier n’est pas céder », martèle le pro des situations inextricables. « Négocier la forme permet de ne pas avoir à négocier le fond », fait-il remarquer. C’est ainsi qu’un « Tu dois ranger ta chambre » peut devenir « Tu peux ranger ta chambre avant d’aller jouer ou après avoir pris ta douche ». Habile !
Enfin, négocier avec les enfants ne signifie nullement verser dans la démagogie ou sombrer dans la démission. C’est, au contraire, prendre le temps de leur expliquer les règles, de fixer des sanctions, et de répondre à leurs questions. Cet échange fructueux garanti « anti-crise » renforce l’autorité parentale et protège de tout autoritarisme. Un arsenal de paix grâce auquel plus aucun forcené ne résistera à ses parents. Jolie frimousse ou pas.
Élisabeth Caillemer