Nous avons parfois une difficulté à témoigner de notre foi, comme si inconsciemment nous avions honte de cette foi et de notre amour pour Dieu. Nous nous sentons indignes d’être aimés de Dieu, puisque nous sommes incapables de lui rendre. Que faire lorsque ce sentiment nous envahit ?
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Devant l’Infini, on se sent tout petit et, devant ce pur et total Amour, on se sent indigne. Mais l’indignité chrétienne est pétrie d’humilité et de confiance. Elle est paisible et joyeuse. Nous n’avons rien à prouver, rien à mériter : Dieu nous aime, point ! C’est ce que nous ressentons chaque fois que la grâce de Dieu nous touche. Mais l’expérience de la conversion, ou dans ces étapes où nous sentons bien que quelque chose se passe au fond de nous, le sentiment premier est une sorte de stupeur.
Comme Élisabeth accueillant Marie lors de la Visitation : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 43). La liturgie nous le remet aussi dans le cœur chaque fois que nous allons communier : « Je ne suis pas digne de te recevoir… ». Mais il peut y avoir aussi un piège du diable : plus nous essayons d’être dignes, moins nous y arrivons, et plus Dieu semble s’éloigner. Que faire ? Nous laisser faire ?
Trois choses que le Seigneur nous demande
C’est l’Esprit saint qui fait de nous des fils, dans la maternité de Marie. Dans les balbutiements de notre humble amour, le Père reconnaît la voix du Bien-Aimé, en qui il a mis toute sa bienveillance. Il attache du prix à nos réponses sans prétention. Notre première réponse, trop oubliée, c’est de penser à dire « merci ». À la grâce, il faut répondre par l’action de grâce.
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La seconde, c’est d’offrir simplement ce que nous pouvons. Notre bonne volonté, notre fidélité dans les petites choses, mille occasions d’aimer un peu.
La troisième, précieuse aux yeux du Seigneur, c’est l’offrande de ce qui nous fait souffrir — à commencer par ce douloureux désir de rendre davantage témoignage à Celui qui nous aime et qui est si peu aimé.
Alain Bandelier