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En 1565, Malte a affronté son Goliath d’une certaine façon : le puissant Empire ottoman lance un siège massif contre le minuscule archipel. Les Ottomans souhaitent faire main basse sur ce fameux carrefour méditerranéen. Pourtant, contre toute attente, les Maltais et les Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean en sortent victorieux – un succès attribué non seulement à la stratégie militaire, mais aussi à une foi inébranlable et à une intervention divine. Ce triomphe extraordinaire, survenu le 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de la Vierge Marie, demeure l’un des plus grands témoignages de la puissance de la prière, de la gratitude et de la dévotion à Notre-Dame dans l’histoire du christianisme.

Le 18 mai 1565, une formidable armada ottomane, forte de plus de 200 navires de guerre transportant 30.000 soldats, arrive au large des côtes maltaises. Les défenseurs de l’île, composés des Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean et de combattants maltais de tous horizons, ne sont que 6.000, face à des envahisseurs résolus à écraser cette petite forteresse chrétienne qui sert de rempart à la chrétienté occidentale. Le siège est brutal, marqué par des bombardements incessants et des assauts féroces. Les villes de Birgu et Senglea subissent le plus gros des attaques, leurs fortifications constamment prises pour cible par le feu ottoman. Malgré des ressources s’amenuisant et la puissance écrasante de leurs adversaires, les défenseurs tiennent bon, soutenus par leur foi inébranlable.
Se tourner vers Notre Dame
Tout au long du siège, les Maltais et les Chevaliers se tournent constamment vers la prière, confiant leur cause à la Vierge Marie. Le Grand Maître de l’époque, Jean Parisot de la Valette, prie avec ferveur devant l’icône Damaskinì de Notre-Dame de Damas, implorant son intercession. Les défenseurs savent que leur survie ne dépend pas uniquement de leurs efforts, mais aussi de l’aide divine.

Leurs prières sont finalement exaucées. Le 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de Marie, les forces ottomanes abandonnent soudainement le siège. Les Maltais et leurs alliés triomphent. Submergé par la gratitude, le Grand Maître, Jean de la Valette dépose son épée et son chapeau sur les marches de l’autel de l’église de Notre-Dame de Damas, consacrant cette victoire à la Vierge Marie.
Notre-Dame de la Victoire
La victoire est célébrée comme un miracle marial et les Maltais commencent aussitôt à honorer Marie sous le titre de "Notre-Dame de la Victoire" (Il-Madonna tal-Vitorja). Pour commémorer son intercession, le Grand Maître, Jean de la Valette, fonde une nouvelle ville, La Valette, et s’assure que son premier édifice soit une église dédiée à la Nativité de Marie. De même, les villes de Birgu et Senglea adoptent de nouveaux titres : Città Vittoriosa (Ville Victorieuse) et Città Invicta (Ville Invaincue), en témoignage de leur triomphe miraculeux.

L’histoire nous rappelle que cette dévotion à Notre-Dame de la Victoire ne se limite pas à Malte. Rapidement, elle se répandit dans tout le bassin méditerranéen. Ainsi, six ans plus tard, le 7 octobre 1571, une autre intervention miraculeuse de la Vierge a lieu lors de la bataille de Lépante – une victoire, elle aussi, jugée impossible. Cette fois, la Sainte Ligue, dirigée par les États pontificaux et les forces chrétiennes alliées, triomphe de la flotte ottomane après que le pape saint Pie V a appelé à une récitation universelle du Rosaire. En signe de gratitude, le Pape institue alors la fête de Notre-Dame du Rosaire, qui portait à l’origine le nom de Notre-Dame de la Victoire.
L’héritage de la protection mariale
Au fil des siècles, la dévotion mariale de Malte s’est intensifiée, donnant naissance à de nombreuses églises et sanctuaires dédiés à la Nativité de Marie, dont le sanctuaire marial national de Mellieħa, qui fait partie du Réseau marial européen. La vénération maltaise de Marie en tant que protectrice et médiatrice demeure une source d’espoir dans les moments de péril. Malte est d’ailleurs réputée pour ses pèlerinages mariaux uniques. Prenons par exemple le Camino Mariæ Melitensis : cet itinéraire de 60 kilomètres, reliant Castrum Maris à Mellieħa, a été créé par XirCammini en collaboration avec VisitMalta. Il relie certains des sites les plus significatifs de la riche tradition mariale de Malte. Les pèlerins peuvent obtenir des informations ainsi que leur credencial sur le site web dédié ou sur celui de XirCammini.

Le Grand Siège de 1565 ne fut pas seulement une victoire militaire : ce fut un triomphe spirituel. La foi inébranlable du peuple maltais et sa dévotion indéfectible à Notre-Dame ont transformé une défaite annoncée en un moment de grâce et d’espérance. Leur gratitude envers Dieu et la Vierge Marie s’est exprimée non seulement à travers des prières et des offrandes votives, mais aussi par l’édification d’une ville, de nombreuses églises et d’une culture profondément mariale.
En méditant sur les événements de 1565 et au-delà, nous nous rappelons les paroles de saint Pie V, le “pape du Rosaire” : "Le Rosaire est une arme contre les maux du monde d’aujourd’hui." Cela était vrai alors, et cela demeure vrai aujourd’hui. Les victoires de Malte, obtenues par la foi, témoignent de la puissance de la prière et de l’amour éternel de Notre-Dame de la Victoire.
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