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“Heureux les compatissants”

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Michel Martin-Prével, cb - publié le 13/04/25
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Les Écritures renferment bien plus que les huit béatitudes du sermon sur la montagne. La Bible est parsemée de paroles commençant par "heureux celui qui…" Aleteia vous propose de découvrir, chaque jour du carême, une béatitude qui conduit sur le chemin du ciel.

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« On redira partout ce qu’elle a fait pour moi » (Mt 26, 13). En ce lundi saint, Jésus nous demande de nous souvenir du geste de Marie-Madeleine. On pense souvent à ses péchés nombreux qui ont été lavés par la compassion et la miséricorde du Seigneur. Elle a bien bénéficié de la compassion du Seigneur. Mais ce que remarque Jésus, c’est sa compassion à elle, au milieu des convives et des disciples eux-mêmes qui ne saisissent pas la portée de son geste. Elle ne fait pas cette onction sur les pieds de Jésus par déférence ou servilité pour son maître. Le parfum et l’essuyage précautionneux du corps de Jésus par la médiation de ses pieds ressemble trop aux soins d’une sépulture, comme le confirme le Christ lui-même. Les larmes sont déjà celles du vendredi saint et les cheveux et les baisers sont les instruments d’un amour encore pas tout à fait purifié. Amour très sensible qui devra être converti à Pâques en amour d’agapé. La compassion est souvent mue par l’amour sensible. Marie-Madeleine connaît bien cela. Mais Jésus se laisse faire avant sa Passion où tout sera si affreux. Elle se tient au bonheur de soigner le Christ avant sa Passion. 

L’ensevelissement du Sauveur se fera en toute hâte, à cause du shabbat qui pointera trop vite, et Jésus sait ainsi que les prescriptions pour l’embaumement des corps seront accomplies. Judas lui n’a rien compris ! Marie-Madeleine préfigure la compassion de la Vierge Marie au pied de la croix mais vécue de façon plus humaine. L’amour de l’autre souffrant est plus grand que l’amour de l’autre pour ce qu’il nous apporte. Ayant reçu la miséricorde, elle en rend le prix par son geste. Il fut d’un grand prix, dit l’Evangile, le prix de l’albâtre de l’effort, blanc de pureté et de gratuité. Elle retire un grand bonheur de ce repas de Béthanie, avant de passer à la compassion douloureuse qu’elle retrouvera au pied de la Croix avec la Vierge des douleurs. Là, le parfum ne sera plus, parce que les pieds seront recouverts par le sang abondant, et la joie deviendra douleur. Ce qui explique que le dimanche matin, elle aura encore envie de retrouver ce bonheur de Béthanie au tombeau, avec ses onguents parfumés, en étreignant à nouveau les pieds du Ressuscité. Las, il faudra passer un autre bonheur, celui d’annoncer celui qu’elle a vu et de courir sur les routes de la Résurrection jusqu’au sud de la Gaule. De la compassion à la mission.

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