Campagne de soutien 2025
Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.
C’est au Livre de la Sagesse dans l’Ancien Testament que nous trouvons le premier témoignage sur l’activité du potier : "Voici un potier qui pétrit de la terre glaise à grand-peine, et façonne un par un des objets à notre usage. Avec la même glaise, il façonne les vases les plus nobles et les plus grossiers, procédant, pour tous, de la même manière" (Sg 15,7). Le texte biblique poursuit en soulignant combien la destination de l’objet ainsi façonné prime sur sa beauté intrinsèque, celui-ci ne saurait servir les idoles ou la vanité du potier : "Et puis, avec la même glaise, il perd sa peine à façonner un dieu de vanité, lui qui, né de la terre il y a peu de temps, retournera bientôt à la terre dont il fut tiré, lorsqu’on lui réclamera son âme" Sg 15,8).
Une nouvelle fois, toute gloire qui ne servira pas celle du Seigneur s’avère vaine, surtout lorsque l’artiste, en façonnant des idoles, pense pouvoir oublier Celui qui l’a créé…
Un métier omniprésent
L’activité du potier est située la plupart du temps au cœur même des villages et des villes des pays bibliques, les fouilles archéologiques ayant livré d’immenses quantités de vases et autres récipients en terre datant de ces époques. Cette omniprésence du potier fournira aux rédacteurs de la Bible l’occasion de nombreux enseignements qui seront évocateurs aux oreilles des fidèles, ainsi qu’il ressort des assertions de Ben Sira le Sage qui rappelle que de même "Le four éprouve les vases du potier ; on juge l’homme en le faisant parler" (Si 27,5) ou encore "Comme l’argile est dans la main du potier, qui la modèle à son gré, ainsi les hommes sont dans la main de leur Créateur qui les rétribue selon son jugement" (Si 33, 13).
Le métier de potier demeure le plus souvent pour la Bible une métaphore soulignant qu’à l’image de l’artisan qui met tout son cœur et son art à l’ouvrage, nous devons faire de même, car rappelle le Siracide : "Tous ces gens-là ont mis leur confiance dans leurs mains, et chacun possède la sagesse de son métier. Sans eux on ne bâtirait pas de ville, on n’y habiterait pas, on n’y circulerait pas" (Si 38,31-32).
Le potier de malheur
Mais, la référence récurrente au métier de potier dans la Bible permet également d’insister sur les travers des hommes qui oublient Dieu par orgueil, de même que la fragilité de l’objet né de l’argile. Aussi, le prophète Isaïe souligne-t-il avec une certaine provocation ces dérives à ses contemporains, tout autant que pour chacun d’entre nous encore aujourd’hui : "C’est le monde à l’envers ! L’argile se prend-elle pour le potier ? L’ouvrage va-t-il dire de son fabricant : "Il ne m’a pas fabriqué", et le pot va-t-il dire du potier : "Il n’y connaît rien" ? " (Is 29,16).
Un autre prophète réputé, Jérémie, soulignera combien Dieu façonne à l’image du potier afin de rappeler au peuple d’Israël ses devoirs et la voie du Seigneur : "Ainsi parle le Seigneur : Voici que moi, comme un potier, je façonne contre vous un malheur, je médite contre vous un projet. Revenez chacun de votre mauvais chemin ; rendez meilleurs vos chemins et vos actes !" (Jr 18,11).
Saint Paul, enfin, dans sa Lettre aux Romains, insistera également en écho aux textes de l’Ancien Testament sur cette féconde métaphore du métier de potier : "Le potier n’est-il pas maître de son argile, pour faire avec la même pâte un objet pour un usage honorable et un autre pour un usage méprisable ?" (Rm 9,21). Un bel enseignement inspiré du métier du potier !