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Apparitions, songes, mystères et autres phénomènes surnaturels alimentent depuis toujours conversations et fantasmes chez les croyants et non-croyants. Si plusieurs documents ont déjà été publiés par le Vatican sur ces phénomènes, un nouveau texte sur le discernement des apparitions et autres événements surnaturels est "en cours de finalisation", a annoncé mardi 23 avril le cardinal Fernández, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi au National Catholic Register. "Nous sommes en train de finaliser un nouveau texte avec des lignes directrices et des normes claires pour le discernement des apparitions et d'autres phénomènes", a-t-il indiqué sans plus de détails.
Le dernier document du dicastère sur ce sujet remonte à 1978, à la fin du pontificat du pape Paul VI. Intitulé "Normes procédurales pour le discernement des apparitions et révélations présumées", le texte décrit notamment le processus que suit l’Église catholique lorsqu’elle enquête sur des apparitions ou révélations présumées. Le document précise que la responsabilité de l'Église est d'abord de juger les faits, puis d'autoriser la dévotion publique si l'examen est favorable, et enfin de porter un jugement sur l'authenticité et le caractère surnaturel de l'événement.
Plus récemment, en 2001, la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a publié un document "sur la piété populaire et la liturgie" dans lequel il reprend la définition du catéchisme de l’Église catholique concernant les révélations privées (n. 67) :
Au fil des siècles, plusieurs personnalités ont assuré avoir eu des révélations dites "privées" dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. Elles n’appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas d’ "améliorer" ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire. Guidé par le Magistère de l’Église, le sensus fidei, le sens des fidèles, sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église.
Pourquoi un tel document aujourd’hui ? Le dicastère pour la doctrine de la foi a rendu public en mars 2024 un document datant de mai 1951 indiquant que la prétendue apparition en 1948 aux Philippines de la Vierge Marie à Lipa – également connue sous le nom de Notre-Dame de la Médiatrice de Toutes Grâces – n'était pas surnaturelle. Une publication intervenue après des décennies de vifs débats entre le Vatican et le diocèse de Lipa sur le caractère authentique de ces apparitions. Le premier maintenant ses conclusions de 1951, le second les déclarant authentiques en 2015.
Une poignée seulement d'apparitions reconnues
Malgré les milliers d’apparitions signalées au cours des siècles, seule une infime partie d’entre elles a été reconnue par l’Église. Certaines, comme celle de la Médaille miraculeuse à Paris, ont eu un tel retentissement chez les fidèles qu’un véritable culte s’est instauré au point de se répandre à l’Église universelle, et pourtant, elles ne sont pas reconnues. De la même manière, longtemps regardé avec méfiance par le Saint-Siège, le sanctuaire de Medjugorje, en Bosnie-Herzégovine, connaît un meilleur sort depuis que le pape François y a autorisé les pèlerinages le 12 mai 2019, reconnaissant le “fait spirituel et pastoral” que représente le lieu pour de nombreux catholiques. Pour autant, les apparitions mariales qui font la célébrité du lieu n’ont pour l’heure jamais été reconnues par l’Église et de nombreuses zones d’ombres demeurent.
En tout, ce sont une dizaine d’apparitions qui continue, aujourd’hui, de faire l’objet d’un culte alors qu’elles ne sont pas reconnues officiellement par l’Église catholique. Pour être validées, elles doivent faire l’objet d’une enquête sérieuse et pluridisciplinaire — théologique, canonique et sociologique — et être validées par l’évêque ordinaire du lieu où elles sont produites avec l’aval de la Congrégation pour le doctrine de la foi de la Curie romaine.