Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Déclaré vénérable le 23 janvier 2020 par le pape François, le père Marie-Antoine de Lavaur, prêtre capucin appelé aussi "l’Apôtre du Midi", a consacré sa vie à convertir les âmes. À 30 ans, il fonde le couvent de la Côte-Pavée, à Toulouse. À 40, on le surnomme déjà "le Saint de Toulouse". Prédicateur hors pair, fils spirituel de saint François d’Assise, amoureux de la Vierge Marie, il est à l’origine des premiers pèlerinages, des processions des malades et des retraites aux flambeaux à Lourdes. Durant ses 50 années d’apostolat, il parcourt les routes en quête d’âmes à ramener à Dieu. "Là où il passait, la grâce triomphait. On l’appelait le conquérant des âmes. Il n’attendait pas que les pêcheurs viennent à lui, lui-même courait après les pêcheurs", souligne l’Association pour la Mémoire du Père Marie-Antoine, créée en 2005 pour soutenir son procès de béatification. Il meurt en odeur de sainteté le 8 février 1907.
L’histoire de ce chou phénoménal, publiée dans ses Souvenirs en 1930 et relatée dans le récent ouvrage L’herbier du révérend père Marie-Antoine de Lavaur (Éditions du Pech), est une belle illustration des nombreuses grâces de conversion obtenues par ce "conquérant des âmes". Le Père Marie-Antoine de Lavaur raconte comment Dieu a ramené à Lui un homme qui cultivait des choux.
Un lundi matin, une voisine du père Marie-Antoine de Lavaur l’interpelle alors qu’il se rendait auprès d’une malade, et l’invite à aller voir un de leur voisin. "Il y a là, dans un jardin, un homme qu’il faut convertir", assure la femme qui entre nous ne manque pas d'air. "Il a trois filles et ne les élève pas chrétiennement, il travaille le dimanche et manque la messe". Le père Marie-Antoine de Lavaur, toujours prêt à convertir les âmes, s’exécute et va à la rencontre de l’homme, posté au milieu de son carré de choux.
"Dieu n’a jamais laissé mourir de faim ceux qui entendent la messe"
Après avoir récité un Ave Maria, le capucin pénètre dans le jardin. "Jean, touchez-moi la main ; je passe dans le quartier et je veux faire votre connaissance. Vous avez l’air d’un bien brave homme. Vous êtes voisin du couvent et je ne vous ai jamais vu le dimanche à la messe de notre chapelle, cela m’étonne", commence le saint prêtre. Sûr de lui, le voisin répond : "Ne vous en étonnez pas, mon Père, je ne vais pas à la messe, je suis trop occupé. Il me faut gagner mon pain, pour mes trois filles et pour moi".
Le révérend ne lâche pas l’affaire pour autant. Il n'est pas dans ses habitudes de faire chou blanc : "Ne craignez pas mon ami, Dieu n’a jamais laissé mourir de faim ceux qui entendent la messe. Promettez-moi de venir dimanche prochain à la messe, moi je vous promets que Dieu vous assistera". L’homme promit… et Dieu ne perdit pas de temps pour agir. Dès le lendemain, un des choux du jardin grossit de manière exceptionnelle. Personne n’en avait vu de semblable, il ressemblait davantage à un "arbrisseau", aux dires des témoins rapportés par le Père Ernest-Marie de Beaulieu, capucin et biographe du père Marie-Antoine de Lavaur. Selon ce dernier, le chou mesurait plus de deux mètres de haut. Branle-bas de combat dans le quartier puis dans toute la ville. Tout le monde accourt pour contempler "le chou du Père Marie-Antoine".
Le jardinier ne perd pas le nord et fait de cet incroyable phénomène ses choux gras : il fait payer l’entrée de son jardin à tous ceux qui viennent voir le chou géant. Au bout de deux jours, 1.500 francs sont recueillis, ce qui lui permet d’assurer 500 francs de dot à chacune de ses filles. Le lendemain, père et filles viennent à confesse, et le jardinier, par reconnaissance, entretient le jardin du couvent. Son fils viendra plus tard également "faire une bonne confession" auprès du capucin. "Que de choses le bon Dieu fit sortir du fameux chou !", conclut le père Marie-Antoine de Lavaur. La carcasse du chou desséchée fut conservée dans la buanderie du couvent de la Côte-Pavée jusqu’à l’incendie de 1883.
Pratique