Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Le week-end dernier s’est couru le Grand Prix de Formule 1 du Japon à Suzuka qui a été remporté par le pilote Max Verstappen. Le Hollandais a dominé la course de bout en bout, comme il le fait en championnat depuis presque deux ans. Mais cet événement a été l’occasion de commémorer le dramatique accident d’il y a dix ans et la mort du pilote français Jules Bianchi.
Touché à la tête
Au volant de sa Marussia, le Français de grand talent montre déjà en course sa capacité à piloter avec génie, mais c’est la fin de saison, et il est déçu car son rêve de prendre un volant chez Ferrari ne s’est pas concrétisé. Un typhon rend les conditions de course de ce Grand Prix très difficiles et il fait assez sombre en cette fin de journée. Les pilotes ont en vain demandé d’avancer la course plus tôt dans la journée afin d’améliorer la visibilité mais cela leur a été refusé. Au 41e tour, le pilote Adrian Sutil part en aquaplaning dans un virage et perd le contrôle de sa voiture, mais s’en sort indemne. Hélas au tour suivant et au même endroit, Jules Bianchi perd le contrôle de sa Formule 1 et finit en s’écrasant dans une grue qui était justement en train de dégager la voiture accidentée juste avant lui. L’accident est terrible et le pilote est touché à la tête avec un grave traumatisme crânien. Intransportable en hélicoptère à cause des conditions météo, l’ambulance l’emmène à l’hôpital le plus proche où l’on essaie en vain de l’opérer de son œdème cérébral mais malheureusement, le coma se prolonge et après avoir été rapatrié en France quelques semaines après, il finit par mourir en juillet 2015 à Nice, près de ses proches.
Charles Leclerc, le pilote monégasque se souvient avec émotion de sa relation avec Jules qui était son aîné et qui lui a tant appris lors des courses de kart de sa jeunesse, car ils sont tous les deux natifs du midi de la France. L’accident de son ami rappelle le risque que prennent ses pilotes dans leur machine — comme les skieurs de descente — qui font preuve d’un immense courage. On se rappelle également l’accident d’Ayrton Senna qui sera prochainement évoqué à l’occasion du trentième anniversaire de sa mort, le 1er mai 1994. Les progrès en termes de sécurité ont été réguliers dans l’histoire de la course automobile et il suffit pour s’en convaincre de regarder le magnifique documentaire sur la vie de Jacky Stewart, pour comprendre ce qu’était la sécurité dans les années soixante-dix...
Aucun nouvel accident mortel
Après l’accident de Jules, Jean Todt, alors président de la FIA (Fédération internationale de l’automobile) diligenta une enquête qui mit en avant les circonstances très particulières de l’accident. Il décida de retravailler la protection du cockpit de pilotage et cela aboutit à la création d’un arceau de protection au-dessus du siège pour garantir l’intégrité physique du haut du corps. Ce dispositif permit notamment d’éviter le pire lors d’un accrochage mémorable entre Lewis Hamilton et Max Verstappen en 2021. Depuis dix ans, aucun nouvel accident mortel n’est survenu en Formule 1 ce qui montre le travail qui a été fait à tous les niveaux grâce à l’engagement sans faille de Jean Todt, qui est devenu depuis le grand avocat mondial du combat contre les accidents de la route qui représentent un véritable fléau dans le monde avec plus d’un million de décès par an, notamment en Afrique et en Asie du sud-est.
La semaine dernière à Suzuka, l’émotion était bien présente dans le paddock et dans les stands en pensant à ce jeune Français talentueux parti trop tôt et les hommages ont été nombreux. Nous pensons bien sûr à sa famille et nous lui adressons nos pensées attristées en écrivant ces quelques lignes.