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Ces nouveaux baptisés qui nous rappellent à l’ordre

CATECHUMENES-BAPTEME-ADULTE-GODONG

Image d'illustration.

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Benoist de Sinety - publié le 07/04/24
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La démarche des nouveaux baptisés est un enseignement, remarque le père Benoist de Sinety, curé-doyen de la ville de Lille : ils ne viennent pas parce que les catholiques sont formidables, ils viennent pour voir Jésus.

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Les gros titres des sujets au JT du week-end pascal, des billets sur les réseaux sociaux… : 5.000 (désormais) néophytes adultes ont été baptisés à Pâques, plus de 7.000 adolescents se préparent à l’être dans les semaines qui viennent. La plupart des confrères témoignent de la même impression : nous sommes sollicités pour certains plusieurs fois par semaine par des demandes d’hommes et de femmes, souvent jeunes, qui veulent devenir chrétiens. Pas plus tard qu’hier un homme de 27 ans, au terme de longues études supérieures, une femme de 28 ans assistante à domicile pour des personnes âgées, son compagnon de 25 ans, sans emploi. L’avant-veille, une femme, infirmière, veuve depuis quelques mois et un étudiant... Ils sont de toutes les couleurs, de toutes les origines sociales. 

Un vrai phénomène

Certains ont découvert Dieu ailleurs que dans les Évangiles, d’autres surgissent de familles où plus personne ne dit croire. Ils sont tranquilles, comme ce lycéen de terminale il y a quelques mois qui m’attendait après une messe de semaine à l’entrée de la sacristie et qui me dit dans un grand sourire, droit dans les yeux : "Je veux faire mon baptême." Ils disent : "Nous voulons voir Jésus ", même si les mots peuvent différer. Et ils viennent dans nos églises car ils pressentent que c’est là où ils peuvent espérer l’approcher. 

C’est la grandeur du cœur vivant de rechercher le rythme auquel il est bon qu’il puisse battre. On ne peut faire taire ce désir et cette quête. 

Le frémissement répété à chaque fête de Pâques semble devenir un vrai phénomène. Le plus sidérant n’est pas qu’il se produise mais qu’il se produise maintenant. Maintenant que l’institution est à terre dans notre pays : plus aucune visibilité dans le débat public, plus aucune attention des médias et des décideurs politiques, le tout dans une litanie de scandales qui semble ne jamais devoir cesser et qui fige dans la peur nombre d’entre nous. Il n’y a plus d’Église spectacle, de défilés de figures charismatiques et brillantes. En fait nous ne savons plus très bien qui nous sommes, vraiment...

Ils ne viennent pas pour nous

Et d’ailleurs, lorsqu’on parle avec ces catéchumènes qui s’avancent de partout et surgissent de nulle part, ils sont d’accord pour dire ensemble qu’ils ne sont pas là parce qu’ils ont vu un show télévisé, une grand’messe vibrante, mais parce qu’ils cherchent... Ils ne viennent pas pour la tradition ou pour le progrès, ils ne cherchent ni soutane ni guitare, ils veulent y voir plus clair. La Providence est bonne mère qui envoie à nos communautés, au moment où plus personne n’y croie guère à l’avenir, des gens qui nous disent : "Ce n’est pas parce que vous êtes formidables que nous venons, c’est parce que nous voulons voir Jésus et que nous pensons qu’avec vous cela nous sera plus facile." Ce serait une erreur fatale que de penser, ne fut-ce qu’un instant, que cette présence inattendue dans nos assemblées dominicales puisse valider nos options ou nos prédications. Ils ne viennent pas pour nous. Ils viennent pour Lui. Et ils croient qu’avec nous ils pourront mieux Le connaître. Ils croient en fait, à ce que nous n’osons souvent plus croire, que nous sommes capables de Dieu.

En fait ces frères et sœurs qui viennent à nous, nous obligent à l’humilité : nous ne sommes pour quasi rien dans leurs élans et ils viennent demander ce que nous ne savons pas très bien leur apporter.

Les menaces de guerres, les fragilités d’une société qui se fantasmait invincible et modèle, la déroute de la science dans sa prétention à faire le bonheur de l’homme, les graves incertitudes écologiques, tout cela contribue à cette recrudescence mais ne peut suffire à l’expliquer. C’est la grandeur du cœur vivant de rechercher le rythme auquel il est bon qu’il puisse battre. On ne peut faire taire ce désir et cette quête. 

Un rappel à l’ordre

En fait ces frères et sœurs qui viennent à nous, nous obligent à l’humilité : nous ne sommes pour quasi rien dans leurs élans et ils viennent demander ce que nous ne savons pas très bien leur apporter. Car pour permettre au Christ de se communiquer à travers nous, encore faut-il que nous cherchions à l’accueillir dans notre quotidien. Ils viennent, eux, nous rappeler à l’ordre : ils ne demandent pas leur adhésion dans un club select de gens « bien nés », mais que nous acceptions de mêler nos pas, nos paroles, nos désirs, nos vies pour, avec eux, essayer d’être chrétiens. « Essayer » car ce n’est jamais terminé. « Essayer » car nous n’expérimentons que trop nos propres infidélités et nos propres oublis. À nous de les aider à comprendre  que le « oui » prononcé par nos petites bouches, ne trouve sa terre et ne porte du fruit que parce qu’il communie au « oui » que l’Esprit de Dieu ne cesse de prononcer sur chacune de nos vies.

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