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Dans le village olympique, le centre de 400m2 accueillant les aumôneries des différentes confessions religieuses se trouvera… à côté du centre antidopage ! Une manière de dire que la vie spirituelle est le secret des médaillés ? L’objectif du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) est plutôt la discrétion, et le lieu choisi la garantit. Si la prise en compte des besoins spirituels des athlètes vient du Comité International Olympique (CIO), c’est au pays organisateur de la mettre en œuvre.
En France, où la religion est rapidement vue comme une atteinte à la laïcité, l’aumônerie et les aumôniers voient donc leur place assez réduite. À Londres, par exemple, en 2012, les aumôniers accompagnaient les sportifs jusqu’aux épreuves et les célébrations étaient possibles dans le centre religieux. Pour le moment, rien de tout cela cet été, puisque les aumôniers ne pourront rentrer dans le village que pour aller à l’aumônerie, et ne devront parler avec un athlète que dans le lieu prévu, le COJO redoutant le prosélytisme.
Des offices à l’attention des athlètes
Ces règles strictes n’empêchent pas les différentes confessions religieuses de s’organiser pour proposer aux athlètes une réponse à leur besoin spirituel, avec une quarantaine d’aumôniers chacune. Dans le centre, les obédiences chrétiennes partageront leur espace, avec principalement des espaces d’écoute. Pour les célébrations catholiques tout au long des Jeux, le diocèse de Saint-Denis a mis à disposition l’église de Saint-Ouen-le-Vieux située à proximité. C’est là qu’auront lieu messes et offices à l’intention des sportifs.
La place de la vie spirituelle dans la compétition, ce sont les athlètes qui en parlent le mieux. Comme l’explique Jason Nioka, diacre en vue du sacerdoce pour le diocèse de Meaux et ancien judoka professionnel, "la foi permet de demeurer dans l’espérance. Le sport de haut niveau nous confronte à tellement de difficultés que la foi est un lieu de ressourcement pour garder le cap dans la vie sportive." Membre de l’équipe de coordination du centre, il ajoute que le centre permettra à chacun "de se concentrer sur l’essentiel, la foi dans le Christ".
Voilà qui donne un sens à la tâche discrète des aumôniers qui seront d’ailleurs formés en amont, notamment sur les besoins et la vie – peu ordinaire – des compétiteurs. Peut-être seront-ils confortés dans leur mission par ce témoignage d’un sportif : "Sur la route pour aller à la compétition, j’ai commencé à écouter des chants de louange. J’étais tellement reconnaissant que je ne cessais de dire merci à Dieu. J’étais rempli de gratitude et de joie. J’étais là, aux championnats d’Europe, alors que personne n’y croyait, ni les médecins, ni même mon corps !" ?