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Le week-end du 16-17 mars a vu se dérouler au Mémorial de Caen la 35e édition du très réputé Concours de plaidoiries pour les Droits de l’homme. La finale a vu se succéder des candidats lycéens, puis des candidats élèves avocats, et enfin des candidats avocats en exercice, venus de différents barreaux. Huit cents jurés présents au mémorial, et des centaines d’autres connectés depuis leur lycée ont eu pour tâche de se prononcer sur la plaidoirie qui leur a semblé la meilleure : maîtrise de l’art oratoire, actualité du sujet, force de conviction et solide culture juridique étaient évalués.
Un certain agacement
Trente classes connectées, dont certaines à Oslo, Tanger ou Lisbonne ont consacré leur journée entière à écouter 14 finalistes lycéens. Résultats des courses ? Il semblerait que la cause climatique défendue par des finalistes lycéens et avocats produise un léger sentiment d’usure… l’assimilation hasardeuse, osée par une avocate, entre les négligents qui laissent les lumières allumées, et ceux qui n’hésiteraient pas à "se prosterner devant Hitler" a dû provoquer un certain agacement, et c’est un euphémisme. Les lycéens, auditeurs d’une plaidoirie sur les migrants transgenres d’Amérique du Sud empêchés d’assurer le suivi de leurs implants et contraints à l’automédication, en sont restés songeurs, et de leur propre aveu assurent n’avoir "pas tout compris".
Le sort des tout-petits
Les deux plaidoiries en faveur de l’avortement n’ont pas remporté les suffrages espérés, alors que le pathos était au rendez-vous. Ironie de la jeunesse : c’est la plaidoirie d’une jeune fille venue défendre les droits des bébés volés en Ukraine et déplacés en Russie qui a emporté l’adhésion des lycéens… Nos lycéens de France et de Navarre ont été émus par le sort des tout-petits privés de leurs droits, arrachés à leur berceau, traités comme des objets.
Au sein de notre humanité frappée par l’injustice, certains sont tellement fragiles et vulnérables qu’ils sont bien incapables de se défendre eux-mêmes, et nos lycéens l’ont perçu. Ils comprennent qu’il y aura toujours des femmes pour défendre les droits des femmes, des hommes pour défendre les droits des hommes… mais les plus petits d’entre nous, qui portera leur voix ? Rappelons qu’en latin infans signifie celui qui ne parle pas. Ce fut très réconfortant de voir une jeunesse sensible aux droits de ceux dont on ne peut entendre la voix.